20ème audience des anciens PDG de la télévision : N’est-il pas temps de fermer ce procès inique ?

 20ème audience des anciens PDG de la télévision :  N’est-il pas temps de fermer ce procès inique ?

 

Vingtième audience lundi  6 juin 2016 devant le Tribunal de première instance de  Tunis des Présidents directeurs généraux de la télévision tunisienne traduits en justice dans l’affaire de Cactus productions. Moncef Gouja, Brahim Fridihi, Mohamed Chelbi, Mustapha Khammari et Hédi Ben Nasr doivent prendre leur mal en patience. Encore un nouveau renvoi pour prendre connaissance de rapports d’experts sur la base d’un logiciel mis en place à cette fin. Un logiciel n’est jamais neutre, puisqu’il est inventé par des hommes dans un dessein bien propre.

Privés de passeports ces grands commis de l’Etat ont récupéré pour la plupart leurs documents de voyages. Mais ils continuent à subir un harcèlement judiciaire inexplicable et en tout cas injustifié. Tout le monde s’accorde à dire qu’ils n’ont fait qu’exécuter des ordres parvenus par écrit du Palais de Carthage portant parfois la signature de l’ex-président Ben Ali. En tout cas, ils n’ont tiré aucun avantage de leurs fonctions ni pour eux, ni pour leurs proches ou encore pour leurs amis.

D’ailleurs Sami Fehri, le patron de Cactus a reconnu que si lui a gagné beaucoup d’argent par le passé comme actuellement, les autres co-prévenus n’ont acquis aucun avantage pécuniaire. Comme pour les laver de tout soupçon.

Le plus surprenant dans ce procès marathon que l’on continue en dépit du bon sens faute de preuves irréfutables, l’avocat de la partie adverse requiert la remise en prison des mis en examen. Le président de la Cour s’est d’ailleurs  dit surpris par la démarche. « C’est la première fois qu’un avocat me demande de remettre des gens en prison » s’étonne le magistrat.

Alors que le Président de la République  appelle à la réconciliation économique et que le président d’Ennahdha incite à la mise en œuvre de la réconciliation globale, le procès qu’on continue à coller aux présidents directeurs généraux de la Télévision tunisienne sent l’anachronisme. Près de six ans après le 14 janvier 2011, n’est-il pas temps d’arrêter les frais dans ce procès inique. Les anciens PDG de l’ERT ont des enfants, des familles, des proches. Pourquoi ne pas penser à eux aussi.

La Tunisie de la seconde république, celle des libertés et des droits de l’Homme s’honorerait de tourner la page.  

R.B.R. 

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