Adnane Manser : Pourquoi Béji Caid Essebsi ne veut-il pas recevoir Moncef Marzouki ?

Adnane Manser : Pourquoi Béji Caid Essebsi ne veut-il pas recevoir Moncef Marzouki ?

 

Invité de l’émission Midi Show de Mosaïque FM, lundi 18 juillet, le secrétaire général du « Mouvement Irada », Adnane Manser, a critiqué la démarche du président de la République Béji Caid Essebsi l’accusant d’avoir exclu l’opposition des consultations sur son initiative relative à la formation d’un gouvernement d’union nationale. « Il a refusé de recevoir son prédécesseur Moncef Marzouki alors que ce dernier l’avait reçu deux ou trois fois quand il était à Carthage ».

Certes aujourd’hui, on parle de consensus, a-t-il affirmé, « or ce n’est pas le cas, puisqu’il n’a eu lieu qu’entre les partis qui sont déjà d’accord. En revanche l’opposition n’a pas été consultée.  Nous faisons pourtant partie de la scène politique et avons le droit d’exprimer notre point de vue. D’ailleurs, le président aurait dû consulter tout le monde s’il prétend être le président de tous les tunisiens. Le président ne doit pas parler au nom d’un parti, que dire alors si le but est de protéger les intérêts de son fils ».
Parlant du gouvernement actuel, Manser a  dit que « politiquement parlant, le gouvernement Essid fait déjà partie du passé. Il a estimé que le chef du gouvernement tient à ce que les choses se déroulent selon la Constitution ».
« Il faut avoir le courage et l’honnêteté intellectuelle de reconnaitre l’échec ! Ceci est bon  pour l’avenir du pays parce qu’il y aura une assise sur laquelle on peut bâtir », dit-il.
Sur un autre plan, Manser pense que » les partis au pouvoir ne veulent pas reconnaitre qu’il y a centralisation des richesses. Certains tunisiens bénéficient d’un traitement de faveur et il s’agit de la classe riche, ceci prouve qu’on ne veut pas réellement  combattre la corruption. Donc je considère qu’il n’existe pas une intention véritable pour lutter contre la corruption ».

La loi ne s’applique pas à tous. Beaucoup de riches œuvrant dans le secteur privé sont redevables de payer des dus aux institutions publiques. Mais ils ne le font pas grâce aux interventions ! Conséquences : ce sont les citoyens moyens qui doivent payer de leur poche pour compenser les déficits. Et ceci crée un  véritable déséquilibre.

Donc, aujourd’hui, l’on ressent qu’il y a une mauvaise intention aussi bien de la part des partis au pouvoir que du chef de l’Etat en personne ! Le fait d’appeler à la réconciliation sans rendre des comptes ne va pas aider le pays. Qu’ils payent d’abord ce qu’ils doivent au peuple avant de parler en termes de réconciliation.
Manser ajoute que la volonté de combattre la corruption laisse à désirer. « Nous avons proposé un projet de loi dans pour lutter contre la corruption qui s’intitule « D’où proviennent tes biens » (men ayna laka hadha. sic) et il est hélas resté abandonné dans un tiroir ».

 

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