Affaire Ben Gharbia-Migalo: Entre règlement de comptes et enquête d’investigation

Affaire Ben Gharbia-Migalo: Entre règlement de comptes et enquête d’investigation
 
 
Après le flou qui a suivi les premières heures de l’arrestation de Moez Ben Gharbia et Wassim Herissi alias Migalo, les choses commencent à s’éclaircir. Les déclarations faites par l’homme d’affaires en fuite Hamadi Touïl indique qu’il y a eu usurpation de l’identité du Président de la République Béji Caïd Essebssi.
 
Touïl a ajouté que Moez Ben Ghrabia l’a informé qu’il est intervenu en sa faveur auprès du Président de la République et qu’il va même le lui passer au téléphone pour le rassurer sur sa situation.
 
Dans une déclaration faite au journal Echourouk, Touïl a précisé qu’il a d’abord cru qu’il avait Essebssi au bout du fil avant de douter lorsque le « faux » président lui a demandé de lui envoyer un CD contenant un enregistrement incriminant le présentateur Samir El Wafi de chantage et de menace. Sur les colonnes du même journal, il a précisé qu’il a immédiatement demandé à son avocat de poursuivre en justice Moez Ben Gharbia et Wassim Hrissi.
 
Cependant, dans une autre déclaration faite à nos collègues de Business News, Hamadi Touil a déclaré qu’il n’a jamais porté plainte contre Wassim Herissi et Moez ben Ghabia contrairement à ce qui se dit.
 
S’il a confirmé que Wassim alias Migalo a essayé de le piéger et de se faire passer pour le président de la République, pour lui demander : «un service qui n’est pas de nature matérielle et qui est lié à des preuves dans le cadre d’une affaire de corruption », Touïl a dans cette deuxième déclaration affirmé qu’il a contacté quelques personnes pour se rendre compte qu’il a été piégé.
 
« J’ai contacté certaines personnes pour m’assurer que c’est bien Caïd Essebsi qui m’a appelé et j’ai découvert, à ma grande surprise que ce n’était pas lui ».
 
En attendant de savoir si Touïl a enclenché ou pas les poursuites et comme la Présidence a indiqué qu'elle n'a aucun lien avec les poursuites engagées contre Moez Ben Gharbia et Wassim Herissi, le flou demeure total sur l’identité de la partie qui a engagé ces poursuites et sur les évolutions des positions des parties concernées.
 
Ainsi, il serait déterminant de savoir maintenant si la Présidence va changer ou pas de position après qu’il y a eu confirmation de l’usurpation de l’identité du Président et si cette affaire sera traitée en tant qu’affaire de la presse puisque les avocats des accusés ont laissé entendre que Ben Gharbia et Hrissi ont agi de la sorte pour essayer d’atteindre les réalités afin de dévoiler une grande affaire de corruption.
 
Et d'ajouter qu’ils ont agi dans le cadre d’une enquête d’investigation journalistique qui allait être diffusée dans la nouvelle chaîne de télévision de Moez Ben Gharbia.
 
En attendant que les zones d’ombre soient dévoilées au fur et à mesure, cette affaire qui fera couler beaucoup d’encre prouve que la presse tunisienne est gangrénée par les lobbys parfois mafieux et qu’il est plus que jamais urgent de l’assainir.