Affaire Enxomed: La présidence du gouvernement avait invalidé l'appel d'offres depuis mars ?

 Affaire Enxomed: La présidence du gouvernement avait invalidé l'appel d'offres depuis mars ?
 
Dans un climat où se succèdent en cascade les scandales frappant le secteur de la santé suite aux révélations sur les affaires des stents périmés et de l’anesthésique dangereux, l’affaire de l’autorisation obtenue par la société UNIMED qui opère dans le secteur pharmaceutique pour la mise sur le marché d’une héparine dénommée l’Enxomed va connaître de nouveaux rebondissements.
 
En effet, les rapports par lesquels l’instance de suivi et de révision rattachée à la présidence du gouvernement avait invalidé dès mars 2016 l’appel d’offres remporté dans un premier temps par les laboratoires Unimed relatif à leur héparine l’Enxomed viennent de sortir en public.
 
L’affaire a éclaté au début du mois d’avril dernier lorsque le parti de l’union populaire républicaine (UPR) a accusé le ministère de la Santé de favoritisme dans le résultat de cet appel d’offres indiquant que les résultats de la commission de suivi et de révision de la présidence du gouvernement et la commission d’enquête du ministère à ce sujet viennent de lui donner raison.
 
Les responsables de la société ont alors estimé à l’époque qu’ils ont été lésés dans les résultats de l’appel d’offres concernant l’achat de médicaments au profit de la pharmacie centrale et ont même demandé un recours.
 
Les responsables de la société ont, d’un autre côté, démenti toutes les accusations de favoritisme en précisant que : « L’efficacité du produit a été prouvée par une première étude réalisée dans le grand centre européen d’Hémostase dont les résultats ont affirmé la similarité de l’Enxomed avec le princeps. Une deuxième étude clinique a été réalisée dans les mêmes conditions que l’étude effectuée pour le produit d’un autre laboratoire tunisien (même service, même investigateur et même protocole). Les résultats ont aussi montré une activité équivalente entre notre produit et le princeps », ont expliqué à l’époque des responsables de la firme.
 
Le ministre de la Santé a entretemps accusé l’UPR et particulièrement son SG, Lotfi M’Raïhi, de pêcher en eaux troubles pour salir tout un secteur, indiquant que des poursuites judiciaires ont été entamées contre lui.
 
Or il s’avère bel et bien, d’après le rapport ci-joint, que l’instance de suivi et de révision rattachée à la présidence du gouvernement avait invalidé dès mars 2016 l’appel d’offres remporté dans un premier temps par les laboratoires Unimed relatif à leur héparine l’Enxomed.
 
En effet les laboratoires ont obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’Enxomed conditionné par l’engagement de la réalisation d’une étude clinique post-AMM dans un délai d’un an.
 
La note signée par le ministre a précisé que la commercialisation de cette spécialité est subordonnée à l’agrément de son prix. Or selon le rapport de l’instance de suivi et de révision rattachée à la présidence du gouvernement, les laboratoires ont obtenu l’accord du ministère du Commerce pour vendre l’Enxomed le 21 août 2015, soit après la date limite de la déposition de l’appel d’offres  qui était fixée au 14 juillet 2015.
 
La sortie du rapport de cette commission prouve en tout cas qu’un réel climat de suspicion règne dans le secteur de la santé qui a besoin d’un réel assainissement pour le purifier de certains profiteurs.
 
B.M. 
 

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