Affaire ICL: Le gouvernement tunisien s’est engagé avec un escroc ?!

Affaire ICL: Le gouvernement tunisien s’est engagé avec un escroc ?!
 
L’annonce faite vendredi dernier par le ministère de l’Investissement et de la Coopération internationale concernant le contrat conclu par Yassine Brahim et Lucia Galbati, gérante de la « société mixte tuniso-italienne ICL-Tunisie », relatif à la réalisation du projet de culture de la canne pour l’extraction et l’exportation du bioéthanol sur 13 mille hectares de terrains à Kairouan, ne cesse de provoquer la polémique.
 
Le journal le Courrier de L'Atlas spécialisé dans l’actualité du Maghreb en Europe  a été le premier à lancer le débat en accusant le ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale Yassine Brahim d’avoir conclu un contrat avec une société d’origine israélienne.
 
Le journal a rapporté qu’: « Israel Chemicals est une entreprise israélienne de la biochimie, fondée en 1968 et basée à Tel-Aviv. Apparemment pour mieux marketer ses produits en Italie, la société change le nom de sa branche italienne et se fait appeler, à partir de 1984, ICL Italy Srl, mais masque à peine ses origines, puisque le site officiel affiche sans détours « Israel Chemicals ».
 
Entre-temps, les recherches qu’on a faites sur ICL –Italie, ont prouvé qu’elle est spécialisée comme l’ICL-Israël dans la biochimie. En plus de l’appellation, les deux sociétés arborent le même logo et déclinent le même slogan !
 
Cependant, le ministère de l’Investissement et de la Coopération internationale, a indiqué, dans un communiqué publié le mardi 1er mars 2016, que la société ICL avec laquelle il s’est engagé pour l’exploitation de la canne Aelchenhan, dans un projet à hauteur de 200 millions d’Euros qui devrait permettre la création de 4000 emplois, est une société tunisienne inscrite en 2006 dans le registre du commerce sous le numéro B2458092006.
 
Le ministère a ajouté que la société est dirigée par l’Italienne Lucia GABIATI et que l’italien Aldo BONALDI est un actionnaire ainsi que la société italienne Italian Commisionari Legnami / SPA/ ICL.
 
Le ministère a aussi souligné que les recherches habituelles ont été entreprises avant la signature de la convention pour la réalisation du projet de culture de la canne pour l’extraction et l’exportation du bioéthanol.
 
Néanmoins? il semblerait que les recherches de notre ministère n’ont pas été assez approfondies pour découvrir le vrai visage de l’italien Aldo Bonaldi qu’il a présenté comme actionnaire dans ICL Tunisie, la fameuse société avec laquelle il s’est engagé vendredi dernier.
 
En effet, en consultant la Toile, il s'est avéré que cet Italien est, tout simplement, un repris de justice. Condamné et recherché dans son pays pour de nombreux crimes, Bonaldi a été même arrêté à l’ambassade italienne en Tunisie.
 
Remis à la justice de son pays fin juin 2013, il vient de bénéficier le 19/2/2016 d'une libération conditionnée par le remboursement de ses victimes. A peine une semaine après, le voilà côtoyant les honorables commis de l'Etat tunisien, puisque selon le journal la Presse du 26/2/2016 Luca Gabiati n'était déléguée que pour la signature de la convention. Le vrai chef du projet de bioéthanol serait l'Italien Aldo Bonaldi !!
 
Cet escroc controversé qui traine bon nombre de procès comme le prouve cet article où il est encore question d’enrichissement illicite dans les énergies renouvelables. En Angleterre, c’est une question de détournement de fonds, rapportée par The Guardian,  entre Milan et Londres dans laquelle est impliqué entre autres Aldo Bonaldi. La victime n’est autre que la Barclays Bank.
 
Bonaldi a été accusé également d’association de malfaiteurs comme le mentionne cet autre article. Mieux encore, des recherches poussées permettraient de découvrir que cet Italien a des antécédents avec les projets faramineux et douteux en Tunisie.
 
Le samedi 18 décembre 2010, Bonaldi a tenu en tant que Vice-président de Global Wood holding(GWH) et en présence de Foued Daghfous, ministre des Domaines de l'état et des Affaires foncières de l’époque une conférence de presse pour présenter un projet de ce groupe suisse dans le sud tunisien visant l'utilisation de la biomasse dans la lutte contre la désertification. L’annonce en grande pompe de la réalisation de ce projet a représenté une des dernières cartes jouées par le régime Ben Ali pour calmer les protestataires en pleine révolution.
 
A l’époque aussi, Bonaldi nous a promis un projet gigantesque pour fournir des sources d’énergies propres. Il nous a dit que pour un coût de 900 millions d'euros, ce projet totalement exportateur permettra la création de 45.000 emplois permanents au cours des 15 prochaines années.  
 
Pour voir plus de détails sur ce projet fantoche qui n’a jamais été réalisé, il suffit de cliquer sur ce lien de l’article paru à l’époque sur les colonnes de Businessnews.
 
Malgré toute ces preuves sur le vrai visage d’Aldo Bonaldi, le ministère de l’Investissement et de la Coopération internationale insiste que ses services ont procédé aux recherches habituelles avant la signature de la convention !! Ce qui pousse à poser de nombreuses questions sur les vrais motifs de cet engagement qui fera couler beaucoup d’encre. Affaire à suivre....
 

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