Agression du diplomate sénégalais à Tunis-Carthage: Deux mois après, toujours rien !

Agression du diplomate sénégalais à Tunis-Carthage: Deux mois après, toujours rien !
 
 
Depuis l'agression en juillet dernier du diplomate sénégalais Ousmane Fall à l'aéroport Tunis-Carthage qui lui a valu 10 jours d'interruption de travail, la situation n'a toujours pas été reglée.Et les choses ne cessent de traîner ! Aucune sanction, pas la moindre excuse, bien au contraire! Cette agression est traitée comme un simple acte isolé. Et pire, on n’est toujours pas capable de dire quels sont les agents alors en service dans un poste de police comme celui de l’aéroport.
 
Lors d'une interview précédente, Touhami Abdouli, Secrétaire d’Etat chargé des Affaires arabes et africaines au ministère des Affaires étrangères, nous avait déclaré, suite à une question concernant l’agression d’Ousmane Fall: «L’affaire du diplomate sénégalais a malheureusement été trop médiatisée et la vidéo a largement été diffusée sur les réseaux sociaux (…) Suite à cet incident, j’ai reçu l'Ambassadeur du Sénégal à Tunis, Khadidiatou Tall Diagne, et le deuxième conseiller à l'Ambassade, Ousmane Fall. Ils ont exposé les détails de l'incident dont il a fait l'objet  à l'aéroport de Tunis-Carthage. Une enquête a été ouverte à ce sujet. 
 
L’affaire faisait l'objet d'un suivi de la part du ministère des Affaires étrangères, qui n'a épargné aucun effort pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident et déterminer les responsabilités.  A la fin, je ne peux que vous dire que cet incident demeure toujours un acte ‘isolé’ qu’on a pu dépasser avec nos amis sénégalais».
 
La principale victime, en l'occurrence Ousmane Fall, se dit indigné par ces propos et la legèreté avec laquelle cette affaire semble être traitée.
 
«Je ne peux m’empêcher d’exprimer ma déception et mon indignation après lecture de cette partie, me concernant, de l’interview de Monsieur Touhami Abdouli. Effectivement, Monsieur Abdouli nous a reçus, Son Excellence Madame l’Ambassadeur et moi. Effectivement, comme il le dit nous avons ‘exposé les détails de l’incident dont il a fait l’objet à l’aéroport de Tunis-Carthage’. Monsieur le secrétaire d’État a par la suite publié [un] communiqué que je ne peux qualifier que de laconique. Pire il parle maintenant de cette agression comme étant ‘un acte isolé, qu’on a pu dépasser avec nos amis sénégalais’. En ce qui me concerne, moi principal intéressé, je rappelle que j’ai déposé une plainte contre mes agresseurs et voleurs». 
 
«Ils me nomment l’Africain»
 
Et Ousmane Fall d’ajouter: «À ma grande surprise, on me dit, aujourd’hui, qu’une enquête a été ouverte, l’affaire faisait l’objet d’un suivi par le ministère des Affaires étrangères, qui n’a épargné aucun effort pour faire la lumière’. Depuis le 2 juillet, tous ces efforts déployés n’ont rien fourni, me semble-t-il. Après deux mois d’efforts, on n’est toujours pas capable de dire quels sont les agents alors en service dans un poste de police, qui, plus est, est celui de l’aéroport. J’ose encore espérer que ce n’est pas une manière de classer ma plainte sans suite pour protéger des voyous, incapables de reconnaître et ‘lire’ une carte d’identité diplomatique. Ces gens se sont lâchement acharnés sur ma personne à plusieurs, pour ensuite me diffamer dans la presse et dans leur rapport, où ils me nomment ‘l’Africain’. Difficile alors de dissocier cet acte, soi-disant ‘isolé’ et trop médiatisé du goût de certains, d’acte raciste. Moi, ce que je déplore c’est que dans ce pays, cet acte n’en est qu’un parmi tant d’autres, malheureusement pas assez médiatisés. Je sais bien de quoi je parle, moi ‘Guira Guira’».
H.Z.