Amina Bouzguenda (D.G de Paris Dauphine|Tunis): «Nous ne refusons jamais un bon candidat, avec un bon dossier »

  Amina Bouzguenda (D.G de Paris Dauphine|Tunis): «Nous ne refusons jamais un bon candidat, avec un bon dossier »

 

L'Université Paris Dauphine|Tunis offrira à partir de la rentrée prochaine un nouveau Master en actuariat. A cette occasion, une table ronde a été organisée,  ce mercredi, sous le thème de "La libéralisation du tarif automobile en Tunisie: Enjeux et impacts sur les compagnies d'assurance".

Dans le cadre de cette brève interview, Amina Bouzguenda, directrice générale de l'Université Paris Dauphine|Tunis, nous a donné un aperçu sur ce nouveau Master.

Espacemanager: Tout d’abord, dans quel cadre s’inscrit cette table ronde organisée par Paris-Dauphine et quels sont les rapports avec le lancement du Master en Actuariat et la création de l’association tunisienne des actuaires ?
 
Amina Bouzguenda Zeghal:
Aujourd’hui, nous organisons cette table ronde afin d’aborder une problématique actuarielle du tarif automobile, et ce, à l’occasion du lancement du master Actuariat de l’Université Paris Dauphine. Nous avons discuté du rôle des actuaires dans les compagnies d’assurances, ainsi que du rôle que peut jouer l’actuariat au service du nouveau modèle de développement en Tunisie.Les présents ont bien sûr débattu de la création de l’association tunisienne des actuaires.

Présentez-nous ce nouveau Master en définissant l’actuariat à nos lecteurs qui peuvent se demander ce qu'est au juste un actuaire ?

Un actuaire c’est un professionnel des assurances spécialisé dans le calcul et l’analyse de l’impact financier qui est un risque futur. Il se base sur des techniques mathématiques, des probabilités, et des statistiques pour faire ses analyses. Le background qui est demandé est un background mathématique assez important.
 
Ce  master s’adresse à des ingénieurs, des matheux licenciés en mathématiques ou des professionnels qui travaillent déjà dans le secteur de l’assurance et des banques et qui veulent une formation d’actuaire.
 
Cette formation  est unique en Tunisie, quelles seront les conditions d’admission à ce Master ?

Effectivement, ce master est unique en Tunisie et en Afrique y en a que deux. Il s’agit de l’unique master qui est agréé par l’Institut Internationale de l’Actuaire et qui permet d’accéder au titre d’actuaire français. Cette reconnaissance internationale ouvre les horizons pour les futurs actuaires tunisiens de postuler à des postes internationaux.

Ce Master est destiné uniquement aux matheux ?

C’est destiné aux matheux qui sont doués pour les calculs de probabilité. C’est une formation qui ouvre les perspectives à tous les matheux en Tunisie. Il suffit d’avoir un bon bagage en maths. Le reste, on s’en occupe.

Il semblerait que les rémunérations des actuaires soient très élevées ?

Il y en a certains qui disent que ce métier est le plus rémunéré,  parce que bien évidement il y a un manque d’actuaires à l’échelle internationale. C’est ce qui fait que les horizons sont énormes pour les diplômés de ce Master.
 
Et pensez-vous que la Tunisie manque de compétence en termes d’actuariat ?
 
Pas du tout, si on regarde les statistiques au niveau des compétences mathématiques en Tunisie,  on en a. Sauf que,  je pense que le souci aujourd’hui, c’est que ceux qui ont un bagage mathématique n’ont pas la formation suffisante pour dire qu’on peut devenir actuaire. C’est loin d’être vrai. Même en devenant actuaire, on continue à faire du maths mais, au service des assurances et des banques, des organisations gouvernementales. C’est demandé un peu partout.

Il y a certainement des matheux très doués qui feront d’excellents actuaires mais qui n’ont pas les moyens de payer pour accéder à ce master ?

Dauphine a justement créé le concept de l’égalité des chances pour permettre à tous ceux qui méritent d’accéder à des formations qualifiées par l’université Paris Dauphine.En tout cas, Dauphine ne refuse jamais un bon candidat avec un bon dossier sous prétexte qu’il ne peut pas payer sa formation.  On n’est pas de tout dans ce genre d’approche.

En plus,  en ce qui concerne ce master, c’est plus particulier, car cette formation sera appuyée par le secteur des assurances, le Comité Général des Assurances (CGA) et par la fédération.
 
Ce master démarrera à partir de l’année universitaire 2014/2015 ?

Oui, à partir de la prochaine année universitaires. Les candidatures sont déjà en cours et on arrête les admissions le 31 juillet.
 
Ca sera une formation de deux années ?

En fait, il y a deux possibilités, pour les professionnels et les ingénieurs c’est un master de deux ans. Pour ceux qui font la prépa, on organise un concours sur dossier et on lancera un cycle de 3 ans. En tout cas, pour avoir plus d’informations, nous organiserons le 3 juillet à l’Université une journée porte ouverte afin de présenter toutes les perspectives.

 

Interview réalisée par Cheker Berhima