Andi mankollek suspendue pour trois mois : une sanction légère ?

La HAICA a infligé une suspension de trois mois à l’émission Andi Ma Nkolik d’Alaa Chebbi sur El-Hiwar Attounis à la suite de la diffusion du programme relatant les mésaventures d’une jeune fille qui a été victime de viols répétés de la part de trois de ses proches.

Cette sanction est justifiée par des dérapages puisque la jeune fille a été présentée comme majeure alors qu’elle n’avait que 17 ans lors de la diffusion de l’émission ce qui fait d’elle une enfant. D’autre part son visage a été flouté alors que son identité était connue puisque sur le plateau se trouvaient son père et son frère ce qui risque de lui porter du tort et de la stigmatiser.

On reproche aussi au présentateur sa légèreté dans le traitement de ce cas puisqu’il a fait porter la responsabilité des faits à une enfant en dédouanant ses violeurs de même qu’il a demandé qu’elle se marie avec l’un d’entre eux, ce qui constitue pour elle une double peine.

L’émission n’est pas à sa première sanction. Dans la fois précédente, elle a été remplacée par l’émission Andi Manghanilak l’occasion pour son producteur-présentateur de montrer aux téléspectateurs ses talents de chanteur.

En infligeant une sanction légère malgré la récidive la HAICA démontre son incapacité à assurer son rôle de régulateur du secteur audiovisuel. Cette autorité a fait son temps. Il faut rapidement mettre en place l’Instance prévue par la Constitution pour qu’elle puisse assumer ses tâches avec rigueur et responsabilité.