Appel au ministre de l’Enseignement supérieur : « Appliquez la loi !»

Appel au ministre de l’Enseignement supérieur : « Appliquez la loi !»

 

L'affaire des étudiants tunisiens en médecine dans les pays du Maghreb et au Sénégal qui désirent réintégrer les facultés tunisiennes ne finit pas d’alimenter la polémique.

 Car en dépit de l'arrêt du Tribunal administratif ordonnant l'arrêt de l'exécution de la décision du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui refuse la réintégration de ces étudiants dans les facultés tunisiennes, il a été décidé de n’accepter que 20 étudiants sur les 70 postulants.

Pour protester contre cette surprenante décision qui refuse l’application d’un jugement du Tribunal administratif, les étudiants concernés et leurs parents ont entamés un sit-in illimité au siège du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Un de ces parents, à savoir M. Sahbi Grira vient d’adresser cette lettre ouverte au ministre Slim Khalbous.

En voici le texte intégral :

Monsieur le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique

« Nous venons de passer 48 h sans discontinuité au sein de votre ministère afin de vous revoir suite à la réunion des doyens du 6 septembre. Mais malheureusement, vous n’avez pas juge utile de donner suite à notre requête en nous ignorant avec superbe!

Lors de notre dernière entrevue, nous avons apprécié vos positions de principe qui mettaient en avant l’intérêt de l’étudiant, et vous nous avez clairement signifié votre étonnement quant au contenu du communiqué du 4 juillet 2016 édité par le ministère.

D’après une information émanant d’un de vos collaborateurs, la décision prise durant la réunion des doyens consacrés à cette affaire, aurait été de n'accepter qu'une vingtaine d’étudiants de l’étranger et une autre vingtaine concernant les mutations internes.

Permettez nous Mr le ministre d’abord de soulever quelques questions :

   * Nous ne comprenons pas pourquoi on tient à mêler notre problème avec celui des étudiants de l’intérieur alors que ces derniers jouissent d’un statut particulier et d’une loi qui les concerne. Pourquoi attendre que nous ayons un jugement en notre faveur pour essayer de leur trouver une solution ? Pourquoi le ministère n’a t il pas déjà appliqué la loi qui les concerne avant l’issue du jugement en notre faveur ?

    * les mutations internes ne sont in-fine que des permutations qui ne nécessitent pas l’ouverture de nouvelles places.

    * Bien que nous ayons agréé lors de notre dernière entrevue de ne pas mettre en avant l’aspect juridique dans les rapports régissant le Ministère avec les étudiants, nous sommes obligés de rappeler que nous détenons un jugement non susceptible de recours qui annule le communiqué d’octobre 2015. De ce fait la gestion des dossiers doit se baser sur les pratiques antérieures à ce communiqué.

   *  Le fait d’instaurer de nouvelles règles plus restrictives dans la sélection des dossiers n’est en réalité qu’une manière détournée pour ne pas appliquer un jugement de justice et de le vider de son contenu, chose inacceptable dans un Etat de droit.

 * Nous nous étonnons que l’adhésion des doyens, qui sont l’élite de la nation, à l’obligation de l’application d’un jugement administratif, ait nécessité une journée entière de tractations...de tergiversations voire d’atermoiements.

Monsieur le ministre,

Nous nous sommes permis en réalité de vous écrire pour vous apporter quelques éléments susceptibles de vous aider à nous rendre justice :

  -  Séparer la question de la mutation interne de celle du retour de l’étranger.

   - Prendre en considération que le nombre d’étudiants inscrits en troisième année est très inférieur à celui de l’année précédente.

    - Demander à chaque doyen d’allouer le même nombre de places que celui de l’année précédente. Il n’y a pas de raison d’en accepter moins.

   - Messieurs les doyens de Sousse et Sfax ont affirmé séparément qu’ils étaient prêts à accepter jusqu'à 16 étudiants chacun.

  -  Le jugement administratif vous accorde le droit d’inscrire au moins les 41 étudiants plaignants.

 

Monsieur le ministre, 

Nous demeurons convaincus que vous saurez, en appliquant la loi, préserver les droits des étudiants à retourner étudier dans leur propre pays et à sauvegarder la crédibilité et le prestige de l’Etat. »

 

(Pour les étudiants en médecine au Maghreb et au Sénégal: Sahbi GRIRA)

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