Attentat du Bardo : les medias français pas tendres avec la Tunisie

Attentat du Bardo : les medias français pas tendres avec la Tunisie

 

Au moment où le président de la république Béji Caid Essebsi inaugurait vendredi 18 novembre une exposition installée dans les locaux du musée du Bardo intitulée «Lieux saints partagés» et réalisée en partenariat avec le Mucem de Marseille (sud-est), le juge d’instruction en charge de l'enquête sur l'attaque du musée de Tunis en mars 2015 a clos le dossier. Il a transmis le dossier à la chambre d’accusation  qui décidera de son renvoi en procès ou non.

Vingt mois après l’attentat du Bardo qui a avait coûté la vie à 21 touristes étrangers et à un policier tunisien en mars 2015, les familles de victimes et les rescapés sont revenus pour la première fois sur le lieu du drame. Plusieurs medias français  ont évoqué l’enquête qui, selon eux  a été entourée de « plusieurs zones d’ombre ».  Certaines familles  des victimes ont déclinée l’invitation qui leur a été lancée pour assister à l’inauguration de l’exposition sur les lieux de l’attentat, « en signe de protestation contre le déroulement de l’enquête ». Pour l’avocate Samia Maktouf, qui défend en France les parties civiles de l’attentat du Bardo, « il faudrait aujourd’hui répondre aux questions des familles des victimes ».

Selon  le Canard Enchaîné, ces victimes, déçues, ont qualifié cette invitation de «poudre aux yeux médiatique» au vu du fait que l'enquête piétine.

En effet, le journal rappelle, dans un article publié mercredi dernier, que six complices présumés des terroristes ont été arrêtés et relâchés après s'être rétractés invoquant avoir été victimes de tortures. Par ailleurs, toujours selon le Canard Enchaîné, deux syndicalistes membres de la police sont actuellement en prison pour avoir dénoncé «des défauts» au niveau de l'enquête. 

Enfin, affirme le Canard, Hatem Kharbouch, commissaire divisionnaire du district du Bardo a été limogé après avoir affirmé avoir demandé des renforts la veille de l'attentat au vu d'informations en sa possession sur un possible attentat contre le musée.

Le porte parole des familles des victimes françaises, va encore plus loin en accusant,  dans une interview publiée le 19 novembre dans « atlantico », les autorités tunisiennes de vouloir dissimuler la vérité.

Toutefois, l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, a salué le travail de la justice tunisienne, assurant n’avoir aucun doute sur l’aspect totalement équitable du procès à venir. Il a déclaré que « les inculpations vont suivre et la justice tunisienne assure que le procès pourra se tenir dans la première partie de 2017 ».

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