Autonomie économique : Un moyen de protéger les droits des femmes

Autonomie économique : Un moyen de protéger les droits des femmes
 
 
Dans le cadre du Segment de haut niveau de la 61ème session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies, Isabelle Simonis, Ministre de l'enseignement de promotion sociale, de la jeunesse, des droits des femmes et de l'égalité des chances de la Belgique a souligné d'emblée que « l'autonomisation économique des femmes demande une approche holistique, coordonnée et transformative du monde du travail ».
 
Isabelle Simonis a rappelé que la réalisation de l'autonomisation économique des femmes est essentielle à la pleine réalisation de leurs droits et leur participation à la société. « C'est une condition pour une croissance économique inclusive. C'est aussi un prérequis à l'élimination de la pauvreté et de l’exclusion sociale et à la réalisation d'un développement durable », a-t-elle fait valoir.
 
La Ministre a toutefois ajouté qu'il faut aussi un niveau élevé de protection des droits sociaux, mais qu'il est également fondamental d’avoir un accès égal à l'éducation, la terre, l'héritage, le crédit, l’énergie, la protection sociale et les soins de santé. Cela inclut en particulier le plein accès aux droits et aux services en matière de santé sexuelle et reproductive.
 
Pour Isabelle Simonis cet accès implique la possibilité de se renseigner de manière confidentielle sur la santé sexuelle et reproductive, ainsi qu'une éducation complète à la sexualité. Elle a aussi mis en avant le fait que l'autonomisation économique des femmes signifie que l'élimination des obstacles structurels, des lois discriminatoires et des normes qui perpétuent les stéréotypes sexistes.
 
Les législations visant à lutter contre les discriminations fondées sur le sexe, visant notamment la grossesse et la maternité, doivent être effectives. Il faut informer les femmes à propos de leurs droits et faire en sorte que les recours juridiques soient efficaces.
 
L'augmentation de la participation des femmes sur le marché du travail est un élément-clé de leur autonomisation et de leur indépendance économique. Nous devons viser le plein emploi et offrir un travail décent pour toutes les femmes, sans oublier celles qui sont en situation de vulnérabilité, notamment parce qu'elles sont occupées dans le travail informel ou victimes de discriminations multiples ou croisées. De même, il faut lutter efficacement contre les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge.
 
Par ailleurs, Isabelle Simonis a fait valoir que les femmes ne peuvent assumer seules l’éducation des enfants et les tâches domestiques. « Nous devons mettre en oeuvre des politiques permettant de mieux concilier la vie privée et la vie professionnelle, notamment en encourageant les hommes à participer pleinement aux tâches ménagères et à l'éducation des enfants ainsi qu'en offrant des services de garde de qualité, abordables et accessibles pour les enfants et autres personnes à charge », a-t-elle déclaré.
 
Tout en soulignant l'importance de la contribution active du secteur privé, la Ministre a indiqué que les chaînes d'approvisionnement mondiales dans lesquelles les femmes sont représentées de manière disproportionnée doivent, dans cette perspective, retenir toute l'attention de la communauté internationale. Les conventions fondamentales de l'OIT doivent être au coeur de la gestion des entreprises multinationales, a-t-elle affirmé.
 
La Ministre a aussi insisté sur la participation active des femmes aux négociations, tout comme leur participation à la prise de décisions. Selon elle, en Belgique, les avantages des lois visant une représentation équilibrée n'ont plus besoin d'être démontrés. Grâce à la loi de 2011 garantissant une représentation plus équilibrée des femmes et des hommes dans les conseils d’administration des entreprises, la présence des femmes y a presque doublé, passant de 12,7% en 2012 à 22,5% en 2016.
 
Pour Isabelle Simonis, la violence à l'égard des femmes et des filles constitue la pire violation de leurs droits mais elle empêche également leur indépendance économique.
 

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