Aymen Dkhil (Vice-président de l'ATJP): "La solution au chômage des jeunes pilotes est possible si l'Etat s'y met"

Aymen Dkhil (Vice-président de l'ATJP): "La solution au chômage des jeunes pilotes est possible si l'Etat s'y met"
 
 
Si aujourd'hui le problème du chômage des jeunes pilotes, dont le nombre atteint quelque 250 diplômés, se pose avec acuité, il tendra à s'aggraver d'année en année pour atteindre en 2017 environ 400 jeunes pilotes en chômage.
 
Une crise qui a pourtant plus d'une issue, avec le concours des autorités officielles qui ont la charge de passer les accords nécessaires avec les gouvernements des pays qui ont une forte demande de pilotes de ligne.
 
Pour mettre au clair cette situation qui perdure, nous avons pris contact avec Aymen Dkhil,Vice-président de l'Association tunisienne des jeunes pilotes (ATJP),  qui nous a présenté les derniers développements dans cette crise.
 
Où en êtes-vous aujourd'hui ?
 
Après les contacts établis, avant le remaniement ministériel, avec différents responsables au sein du ministère du Transport, ministre en tête, et dans le secteur de l'aviation civile et qui n'ont rien donné à ce jour, nous avons une réunion avec le nouveau ministre du Transport pour lui soumettre tout le dossier sur le problème du chômage des jeunes pilotes et des initiatives et propositions que nous avons élaborées pour sortir de cette crise, en espérant que le gouvernement s'engage à soutenir nos efforts pour un recrutement à l'étranger essentiellement.
 
Car, sans ce soutien, on ne peut espérer une sortie de crise, sachant qu'au niveau des recrutements pour des compagnies étrangères, un accord officiel doit être passé entre les autorités tunisiennes et celles du pays d'accueil pour pouvoir exercer à l'étranger.
 
Mais une expérience est normalement exigée par ces compagnies pour pouvoir être recruté ?
 
Cela est vrai pour la plupart des compagnies aériennes internationales qui ne recrutent le pilote qu'avec une expérience de 1000 heures de vol. Ce qui n'est pas le cas pour nous, jeunes pilotes.
 
Et pourtant, quelques autres compagnies n'exigent pas cette expérience et nous avons pu même avoir une liste de ces compagnies. Reste que c'est au gouvernement de s'y mettre et d'établir les contacts nécessaires avec les pays concernés et leurs compagnies afin de passer au recrutement qui est des plus faciles dans ce cas-là. 
 
Et si le problème qui se pose actuellement pour nous n'est pas résolu, le chômage parmi les jeunes pilotes prendra une ampleur telle qu'il deviendra pratiquement impossible d'absorber les futurs diplômés qui seront au nombre de quelque 400 à l'horizon de 2017.
 
Un chômage que notre compagnie nationale, Tunisair, n'est pas capable d'endiguer vu la flotte réduite dont elle dispose qui ne peut absorber un tel nombre car elle ne peut recruter, au maximum, qu'une quinzaine de pilotes, alors que des compagnies étrangères recrutent par centaine vu la taille de leur flotte et des nouvelles acquisitions d'avions.
 
Y a-t-il une lueur d'espoir ?
 
Oui, si le gouvernement s'y met et établit les contacts et autres accords nécessaires pour notre recrutement à l'étranger, sachant encore une fois, que nous avons préparé un dossier complet à ce sujet et je tiens à rappeler qu'une action dans ce sens a été entamée entre le gouvernement de la Troïka et Qatar Airways et on était au stade final des procédures. 
 
Malheureusement, au dernier moment, tout est tombé à l'eau pour «des raisons indépendantes de notre volonté», mais pour des considérations extra-professionnelles...
 
Propos recueillis par J. B. A.
 
 
   
 

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