Brésil: Une Banque de développement pour contrer les institutions de Brettons woods

Brésil: Une Banque de développement pour contrer les institutions de Brettons woods

Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud (BRICS), six pays émergents sont en concertation mardi à  Fortaleza, dans le nord-est du pays pour deux jours.

La création d'une banque de développement et d'un fonds de réserve est au centre des préoccupations de ce Sommet. Ces deux organismes en gestation serviront dans la finance des travaux d’infrastructures. Les BRICS qui rassemblent 40% entendent par-là se démarquer des institutions de Brettons Woods où ils s’estiment sous-représentés.

La présidente du Brésil Dilma Rousseff a promis de poser la première pierre d'une "nouvelle banque de développement" et d'un "accord sur les réserves" monétaires. Poursuivant, elle a affirmé que "lors de ce sommet, tous les deux vont naître".

Le fonds de réserve devrait s'élever à 100 milliards de dollars. La Chine en serait la principale contributrice. Objectif de cette institution : protéger les économies des BRICS des fluctuations des marchés des changes. Elle les protègerait aussi en cas de crise de leur balance de paiement.

Pessimisme sur le projet

Cette initiative des six pays émergents est confrontée à des ambigüités. D’abords des sources gouvernementales brésiliennes soulignent qu’elle pourrait être pourvue d'un capital de 50 milliards de dollars dans les sept ans à venir. Les pays membres la financeraient à parts égales. La Russie évoque, elle, un fonds initial de 10 milliards de dollars.

L’autre doute sur l’aboutissement porte sur les tensions autour du pays qui abritera le siège de la banque. Johannesburg est candidate, alors que Kremlin soutient Shanghai, au risque d’attrister l'Inde, qui craint une tutelle chinoise de l'institution. Tant de controverses qui pourraient mettre à rude épreuves les entrevues inédites du président chinois Xi Jinping avec son homologue sud-africain Jacob Zuma et le Premier ministre indien, le nationaliste hindou Narendra Modi, qui effectue là sa première grande sortie internationale.     

Face à cette bataille du siège, "Les chefs d'Etat vont devoir trancher", a affirmé à l'AFP son ministre du Commerce Rob Davis.Tous espèrent que Xi Jinping et Narendra Modi profiteront de ces assises pour rapprocher leurs pays en guerre larvée.

Fleury-Venance Agou