Ces ambulances en planque avec une couche de poussière créent un choc

Ces ambulances en planque avec une couche de poussière créent un choc

 

La photo des ambulances- on en dénombre six mais elles peuvent être plus- avec une couche de poussière dessus crée un choc. Alors que les hôpitaux partout dans le pays manquent de ces véhicules indispensables pour les cas d’urgence, les voyant ainsi planquées quelque part dans Tunis ébranle en vous certaines certitudes et vous transporte dans un monde d’interrogations. Voudrait-on insinuer que l’ancien ministre de la Santé a ordonné de les garder là pour je ne sais quel usage ? Voudrait-on dire que c’est un lieu de planque en vue de leur recyclage dans  d’autres circuits ? Dans un secteur gangréné par la corruption rien n’est exclu.

A première vue, l’ancien ministre Saïd Aïdi que l’on cherche à pointer du doigt ne peut être rendu responsable de cette situation. Car ces ambulances sont sous l’autorité d’un  service et ce n’est évidemment pas le ministre qui a d’autres fonctions à remplir. Même s’il a donné des ordres, si ceux-ci ne sont conformes à la loi, la personne qui les a reçus n’avait pas à les respecter. Puis sous la responsabilité de l’ancien ministre, les services de santé ont été réactifs avec une remarquable célérité lors des attentats du Bardo et de Sousse autrement plus meurtriers. Un plan d’urgence absolue a été mis en place avec Salle d’opérations à la clé. Pourquoi cette fois-ci ce plan n’a pas été déclenché. Ce n’est évidemment pas le ministre qui est en cause. Ce serait trop facile.

C’est le relâchement dû au changement de ministre qui en est la cause. A chaque alternance, on a beau parler de la continuité de l’Etat, il faut tout recommencer à zéro. Rien d’institutionnel n’est fait. Tout est lié aux personnes. Tant que l’on pense de cette manière, on ne peut pas avancer. Car la démocratie, c’est l’alternance ce qui suppose que l’Etat continue et les personnes passent. Il est indispensable de changer de mentalité sur ce plan. Sinon, on se retrouve à chaque fois au point de départ.

Il est de la plus grande importance qu’une enquête sérieuse soit diligentée par le nouvelle ministre sur cet état de fait. Il ne faut pas passer l’éponge. L’Etat doit reprendre ses droits. En même temps un plan des urgences extrêmes doit être mis en place et consigné dans un document-pourquoi pas un décret gouvernemental- qui définit les responsabilités de chacun et désigne un responsable unique qui met tout en branle dès que la situation l’exige à la demande de l’autorité politique.

La démocratie ce sont surtout des institutions à respecter et des textes à appliquer. Il ne faut rien laisser au hasard ou au bon vouloir des personnes aussi haut placées qu’elles soient.

Il ne faut surtout pas que ces photos choquantes d’ambulances planquées quelque part, alors qu’on en a  le plus besoin,  se répètent.

R.B.R.

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