Ces ennemis invisibles qui menacent notre arboriculture fruitière !

Ces ennemis invisibles qui menacent notre arboriculture fruitière !
 
 
Ils portent des noms bizarres, charançon rouge, Erwinia amylovora, cératitis capita, Xylella fastidiosa et autres dénominations. Il s’agit de bactéries et d’insectes qui avancent cachés, étant la plupart du temps dissimulés dans des fruits, dans des boutures ou enkystés dans du bois et végétaux comestibles. Ces parasites tueurs de végétaux menacent notre arboriculture fruitière, et partant, nos produits de terroir : huile d’olive, agrumes, dattes, pommes…. 
 
Pour certains, des remèdes existent et sont en vigueur. Pour d’autres aucune parade  n’a été encore trouvée et demeurent une sérieuse menace pour nos oliveraies, orangeraies, palmeraies, pommeraies…
 
Ces ravageurs dont certains ont déjà migré dans notre pays tandis que d’autres peuvent le faire, à tout moment, pour peu que les précautions nécessaires ne sont pas prises, et ce,  à la faveur de la libéralisation des échanges entre les pays que facilite des moyens de locomotion divers : avions, bateaux, trains, véhicules tous genres… 
 
Les parasites les plus redoutables
 
Le ravageur le plus redoutable signalé dans le pays est manifestement le charançon rouge. C’est un ravageur redoutable qui attaque le palmier aussi bien ornemental que dattier. Selon le Laboratoire de protection des végétaux à l'Institut national de la recherche agronomique de Tunisie (INRAT), il a été signalé pour la première fois en Tunisie en 2011, après avoir réussi à s'introduire dans d'autres pays méditerranéens depuis 1996. Les symptômes de l'attaque du charançon rouge, qui apparaissent plusieurs semaines après l'infestation par la larve  cachée à l'intérieur de l'arbre, sont perceptibles à travers, la présence de suintements liquides bruns et visqueux qui ponctuent les orifices perforés par les grosses larves à la base des palmes.
 
Il est talonné par l’Erwinia amylovora, agent pathogène à l’origine de la maladie dite feu bactérien. C'est l'une des plus dangereuses maladies des poiriers, pommiers, cognassiers, néfliers et de quelques autres espèces. Cette maladie a été introduite en Tunisie, en 2011, à travers le transfert illégal de plants depuis l'Algérie.  Selon des statistiques officielles, le feu bactérien a anéanti, en 2013, à Mornag et à la Manouba  6.000 hectares de poiriers. 
 
Cette maladie qui a fait son apparition au 19eme siècle est une bactérie qui se propage rapidement et se reproduit dans des conditions climatiques difficiles (des températures variant entre 15 et 25 degrés et un taux d'humidité qui dépasse les 70%). À la suite de l'infection, les fleurs et les feuilles des bouquets floraux flétrissent et noircissent. Dans des conditions favorables, des branches entières peuvent flétrir, se dessécher en quelques jours et provoquer la mort du poirier. L’arrachage devient impératif avec comme corollaire un coût économique pour l’arboriculteur qui doit investir de nouveau pour replanter sa terre. 
 
Le troisième parasite ravageur s’appelle la cératite. C’était une mouche friande des agrumes. Les mouches adultes pondent leurs œufs sous l'épiderme des fruits, particulièrement là où la peau est déjà déchirée. L'œuf éclot au bout de trois jours, et la larve se développe à l'intérieur du fruit en se nourrissant de la pulpe. 
 
Cette mouche est heureusement sous contrôle.  La lutte contre cet insecte est passée, dans une première étape, de l’épandage par avion de pesticides chimiques à la généralisation progressive de l'utilisation de pesticides biologiques, le but étant de réduire au maximum les résidus chimiques.
 
Vient ensuite la bactérie Xylella fastidiosa. Cette bactérie tueuse n’est pas encore introduite en Tunisie. Elle est signalée, actuellement, dans un pays voisin, l’Italie où elle a déjà anéanti 300 000 hectares d’oliviers. Transportée par un insecte dénommé Philaneus Spumarius, peut par l’effet de son venin injecté dans les arbres, provoquer leur dessèchement, et partant, leur mort et arrachage immédiat. Pis, aucune parade n’a encore été découverte jusque là contre cette bactérie tueuse. 
Il faut reconnaître que ce parasite, par l’effet des énormes dégâts qu’il a occasionné aux oliveraies italiens,  a rendu un éminent service à la Tunisie, devenue du coup, premier exportateur d’huile d’olive. Comme quoi le bonheur des uns fait le bonheur des autres. 
 
L’enjeu de lutter contre ces parasites 
 
Cela pour dire au final que la Tunisie n’est pas seulement menacée par les terroristes djihadistes mais également par des parasites ravageurs.
 
L’enjeu de lutter contre ces ravageurs est de taille d’autant plus que l’or vert commence à s’imposer de plus en plus comme une des composantes stratégiques de l’activité économique et surtout des exportations. En 2015, l’huile d’olive et les dattes ont été exportées, à elles seules, pour une valeur en devises de 2,5 milliards de dinars, une véritable bouffée d’oxygène en cette période où les recettes du tourisme connaissent un trend baissier significatif, par l’effet du terrorisme.
 
Au rayon des pistes à explorer pour lutter contre ces parasites, figure une trois solutions. Celles-là mêmes qui résident, comme c’est le cas dans les pays industrialisés, dans le renforcement des services phytosanitaire aux postes frontaliers, dans l’intensification du contrôle sur le terrain de l’arboriculture fruitière du pays et  dans la mise en quarantaine des plants et boutures importés de zones infestées. Si rien n’est fait dans ce sens, les tunisiens auraient introduit comme on dit le loup dans la bergerie. A bon entendeur.
 
KIM
 
 

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