Des ministères encore sans prérogatives, ni organigrammes, ni budgets, ni sièges

Des ministères encore sans prérogatives, ni organigrammes, ni budgets, ni sièges

 

Le Chef du gouvernement Habib Essid avait annoncé, devant l’ARP, lors des débats sur le projet de budget pour l’année 2016,  un gouvernement resserré avec la fusion de certains départements et la suppression d’autres.  Mais à l’annonce du remaniement  tant attendu, on eu droit à une trentaine de ministères au lieu de 24 dans le gouvernement de février 2015. Deux ministères ont été scindés en deux, l’intérieur qui se voit dépouillé des affaires locales, devenu un ministère à part, et le ministère de l’industrie divisé entre industrie et énergie des mines. Un nouveau ministère a été créé, en l’occurrence, le ministère de la  fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, alors qu’un autre est devenu un département indépendant et qui est celui des relations avec les instances constitutionnelles, de la société civile et des droits de l’homme. Ces ministères nécessitent, un budget autonome, une administration indépendante et un cabinet autour du ministre en plus de sièges pour abriter les différents services. Or, il parait que rien n’a été étudié auparavant et qu’aucun budget n’a été prévu avant  la création de ces nouveaux ministères.

Un mois après le remaniement, les décrets portant sur les missions des nouveaux ministères, leurs prérogatives et leurs organigrammes n’ont pas été publiés. Tout semble buter sur le partage des prérogatives entre les anciens et les nouveaux départements. Ainsi, le ministre des affaires locales nouvellement nommé Youssef Chahed veut récupérer, en plus des collectivités locales,  les gouverneurs qui depuis la nuit des temps relèvent du ministre de l’intérieur. En attendant de déménager dans un nouveau siège, il occupe le bureau de laissé vacant par l’ancien secrétaire d’état de la sûreté nationale.  Son collègue Mongi Marzouk, ministre de l’énergie et des mines,  est moins  chanceux  puisqu’il a hérité du bureau du chef de cabinet du ministre de l’industrie jouxtant  celui de son collègue Zakaria Hamed. De son côté  Kamel Jendoubi qui a son siège au Lac, espère récupérer la direction générale des associations qui dépende encore du secrétaire général du gouvernement.

Kamel Ayadi désigné à la tête du nouveau ministère de la fonction publique  doit s’arranger avec le secrétaire général du gouvernement pour récupérer tous les services  de la fonction publique avec leurs nombreuses directions. En plus des nouveaux départements qui doivent être créés pour faire fonctionner la gouvernance et la lutte contre la corruption.

Jusque là, aucun des quatre ministres concernés n’a formé son cabinet, ni désigné ses collaborateurs. Le dernier numéro du Journal officiel de la République Tunisienne(JORT), en date du 2 février, faisant foi.

Notons que six ministères au moins, seront obligés de dépenser beaucoup d’argent  pour les loyers,  l’installation des lignes téléphoniques, l’internet, l’impression des papiers officiels  avec entêtes, les cachets des ministres, des bureaux d’ordre et des différents directions générales et autres  structures dépendantes, les panneaux…et tout ce qui a trait à la marche des ministères…Un budget dont aurait pu se passer, ou  le réserver à d’autres bseoins beaucoup plus pressants.

 

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