Des prisons pleines à craquer, où va-t-on « loger » les revenants ?

Des prisons pleines à craquer, où va-t-on « loger » les revenants ?

 

La construction d’une grande prison répondant aux standards internationaux de haute protection et de sécurité pour le placement des condamnés dans les affaires terroristes a été retenue par un conseil ministériel restreint a annoncé lundi le ministre de la justice Ghazi Jeribi dans une déclaration aux médias suite à son audition par la Commission parlementaire de la Sécurité et de la Défense.

Il a ajouté qu’il a été décidé de placer les terroristes avec les condamnés de droit commun dans une proportion de l’ordre de 10%. Quant aux terroristes dits dangereux, ils sont isolés des autres condamnés et placés à un ou deux au maximum. On a évité surtout de placer les terroristes ensemble car ainsi ils vont se retrouver pour lier connaissance et former des groupements de terroristes qui seront encore plus dangereux.

Au cours de son audition, Ghazi Jeribi a fait état d’une « surpopulation carcérale énorme » dans les prisons tunisiennes ». « Les établissements pénitentiaires tunisiens souffrent d’une surpopulation carcérale énorme », a-t-il regretté. « Malgré les efforts déployés par le département de la Justice, les prisons tunisiennes sont encore loin des standards internationaux (4m2 par prisonnier). En Tunisie, on compte moins de 2m2 par prisonnier.

Selon le ministre de la justice, le nombre des prisonniers dépasse la capacité d’accueil de 10,6% dans la prison de Mornaguia, de 4,5% à Borj El Amri, de 66% à Mornag, de 82% à la Rabta, de 33% à Borj Erroumi, de 47% à Bizerte, de 50% à Béja, de 43% au Kef et de 42% à Jendouba. La surpopulation carcérale est à son comble dans certaines prisons, s'est-il alarmé. Elle a atteint 217% dans la prison de Kairouan, 216% à Houareb et 192% à Monastir.

D’après Ghazi Jeribi, l’endommagement de certaines prisons pendant la révolution de 2011 est à l’origine de la surpopulation carcérale. Le département de la Justice est en train de restaurer les prisons vandalisées et d’accroitre la capacité d’accueil de certaines autres, a-t-il précisé. « Nous avons envisagé 7265 lits supplémentaires dans les différentes prisons, d’ici 2020 », a-t-il ajouté. « Les prisons tunisiennes comptent plus de 20 mille prisonniers, dont 14343 primo-délinquants et 9200 récidivistes », selon le ministre de la Justice.La majorité des détenus, soit 6662 prisonniers sont écroués pour des affaires de stupéfiants, a-t-il expliqué. « Quelque 3982 d’entre eux ont été jugés, alors que les autres 2680 sont placés en garde à vue », a-t-il ajouté.

D’après Jeribi, « les affaires de vol se trouvent en deuxième position en termes du nombre de prisonniers ». Sur un total de 5800 détenus impliqués dans des affaires de vol, 2816 ont été jugés. Le nombre de détenus pour homicide se tient en 3e position : Sur un total de 2604 détenus, 1637 ont été jugés et 967 sont placés en garde à vue. Les affaires d’agression sont classées en quatrième position : sur un total de 1799 prisonniers, seuls 744 ont été jugés.

Selon le ministre de la Justice, les détenus impliqués dans des affaires de terrorisme et de blanchiment d’argent comptent 1647 : 183 on été jugés, tandis que le reste a été placé en garde à vue. Pour les autres prisonniers : 638 sont impliqués dans des affaires de détournement de personnes, 600 pour crimes commerciaux, 559 pour viol, 455 pour escroquerie et 422 pour falsification.

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