Deuil national: Un devoir citoyen aux résultats catastrophiques !

 

Suite à l'attaque terroriste qui a ciblée deux troupes de nos militaires situées sur les hauteurs de Jebal Châambi et qui a conduit au décès de 15 d'entre eux et la blessures de plusieurs autres, un deuil national de trois jours a été décrété par la Présidence de la République.

 

Certes, il s'agit d'un devoir national et d'un geste patriotique. En même temps c'est la moindre des choses que nous Tunisiens pouvons faire pour saluer l'âme de ces braves soldats qui ont offert leur vie pour nous défendre nous, confortablement installés...

 

Le deuil national est censé marquer le coup et envoyer un message de reconnaissance qui sera mis en exergue à travers l'histoire de la Tunisie pour les générations futures.

 

Toutefois cette situation a un air de déjà vu; attaque terroriste, deuil national, réunions interminables, discours des trois présidents, chants patriotiques... Les Tunisiens ont en vraiment ras-le-bol de ce disque rayé qu'on nous offre à chaque fois.

 

Outre tous ces détails (puisqu'ils sont tombés dans la triste répétition), le pays n'avait certainement pas besoin d'un deuil national (c'est pas qu'on est contre).

 

Mais vraiment, économiquement le pays est à plat et attend impatiemment le déblocage des fonds du FMI pour pouvoir respirer un court moment avant que ça reprenne de plus belle.

 

Le tourisme, ah oui le tourisme! Secteur qui n'arrive pas à décoller non plus, et comme pour couronner le tout, cette nouvelle attaque terroriste n'est certainement pas la meilleure publicité pour le pays dans le but de promouvoir la destination Tunisie.

 

Sur un tout autre plan, le secteur des médias et essentiellement les chaînes télévisées vont payer encore une fois très cher le prix du Deuil.

 

En plein mois de ramadan les chaînes TV font le plein de feuilletons et autres sitcoms qui sont entrecoupés lors de leurs diffusions de publicités qui se paient à coup de dizaines de milliers de dinars... en décrétant le deuil national et en interrompant toute diffusion des programmations ramadanesques, les affaires ne sont plus les mêmes et nombre de chaînes tv et autres producteurs sont menacés par la banqueroute.

 

Le meilleur exemple pour illustrer tout ceci c'est que 4 chaînes télévisées et de nombreuses sociétés de production sont encore à la peine depuis ramadan dernier puisqu'ils n'ont pas réussi à honorer leur engagements à cause des retombées néfastes du deuil national de l'année dernière.