Développement: Classement de l’indice d’attractivité régionale

Développement: Classement de l’indice d’attractivité régionale
 
 
Le pouvoir local, ignoré et marginalisé depuis l’accès du pays à l’indépendance, a retrouvé ses lettres de noblesse avec la nouvelle Constitution de 2014 qui lui a consacré tout un chapitre. 
 
Ce nouveau pouvoir, promu au même niveau que les quatre autres pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire et instances constitutionnelles…) sera opérationnalisé à travers la décentralisation retenue comme un mécanisme efficace pour mettre fin au sous développement des régions de l’intérieur. Objectif : mettre en place dans les localités et les régions un meilleur cadre de vie et un environnement incitatif aux affaires. 
 
Dans la perspective de consécration de ce pouvoir, l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE)  en partenariat avec  le Centre international de la pédagogie d’entreprise (Cipe), vient d’élaborer le premier rapport sur le classement de l’indice d’attractivité des 24 régions en Tunisie.
 
Ce classement, présenté, mardi 29 décembre 2015 à la presse, a été établi sur la base de cinq principaux facteurs : les services municipaux, les services non municipaux (services fournis par l’Etat et les offices),   l’approche participative, la transparence, et le cadre de vie.
 
Ce classement fait ressortir plusieurs constats. L’indice moyen général  d’attractivité de nos régions est de 3,34 sur une échelle de 10. Par facteur, cet indice moyen est de 3, 34 pour les services municipaux, 2,93 pour l’approche participative, 3,32 pour la transparence, 3,88 pour les services non municipaux et 3,18 pour le cadre de vie.
 
Conséquence : L'ensemble des régions tunisiennes manquent d'attractivité en raison de l'absence, entre autres, d'une vraie politique d'aménagement du territoire et d'un cadre de vie acceptable. 
 
Ce classement répartit les gouvernorats selon leur score en 4 zones (vert, jaune, orange et rouge). 
 
Seule la région de Tunis émerge du lot
 
Le gouvernorat de Tunis (vert) se place en tête de peloton étant le seul à avoir un score au dessus de la moyenne, à 5,56/10. Ce gouvernorat a enregistré les meilleures performances au niveau des facteurs des services municipaux (5,71), de l'approche participative (6,08), la transparence (4,94) et cadre de vie (6,51).
 
A noter également que ce classement confirme de grand écart entre le littoral et l’arrière pays. La plupart des gouvernorats côtiers du Nord--est figurent dans la zone verte (Sousse, Ariana, Sfax, Ben Arous, Bizerte, Monastir, Nabeul…). 
 
Le gouvernorat de Sousse qui occupe la deuxième place dans ce classement avec un indice de 4,83/10, détient les meilleures performances en ce qui concerne les règles de transparence dans la gestion des affaires (5,54). 
 
Kairouan, en zone orange, occupe la 17ème position avec un indice de 2,84/10. Ce gouvernorat détient le sinistre record de la mauvaise qualité du cadre de vie. Il occupe la dernière place avec un indice de 1,66/10. 
 
Kebili est le gouvernorat le moins attractif
 
Avec un score de 1,97/10, le gouvernorat de Kebili est classé dernier (zone rouge), détenant les plus mauvaises performances dans à peu prés tous les domaines sauf en ce qui concerne les services non municipaux.
 
Cette région occupe la dernière place en matière d’approche participative avec un indice de 1,04/10, ce qui donne une idée sur l’ampleur de la coupure entre les citoyens et les responsables locaux. 
 
Par delà ce classement, il faut reconnaître que ce rapport sur l’indice d’attractivité régionale constitue une avancée très importante en matière d’accès à l‘information régionale et est venu combler un vide en ce sens où il n’existait que peu d’indicateurs au plan régional et local. 
 
Les efforts déployés auparavant s’inspiraient d’opinions de spécialistes et d’enquêtes d’opinion réalisées auprès d’entreprises, ne s’intéressant qu’aux aspects généraux de l’environnement des affaires et souvent ne prenaient en considération que l’expérience des entreprises. Il manquait également à ces enquêtes la spécificité et la comparabilité entre les 24 gouvernorats qu’apporte ce premier rapport en se concentrant sur des opérations clairement définies, lois et institutions et non pas sur des questions génériques, fondées sur des perceptions de l’environnement des affaires. Il ne peut qu’être salué. 
 
KIM 
 

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