Face à la progression des extrémismes, l'ONU déterminée à défendre les droits de l'homme

Face à la progression des extrémismes, l'ONU déterminée à défendre les droits de l'homme
 
À l'ouverture de la 34ème session du Conseil des droits de l'homme, lundi à Genève, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a affiché sa détermination à défendre « aussi souvent et aussi longtemps que cela sera nécessaire » les droits de l'homme et ses défenseurs, soulignant l'urgence du contexte actuel. «Le mépris des droits de l'homme est une maladie, une maladie qui se propage partout (…). Une maladie que le Conseil des droits de l'homme doit contribuer à éradiquer » », a déclaré Guterres à l'occasion de sa première intervention devant le Conseil.
 
Le Secrétaire général a appelé les membres de cet organe basé à Genève à jouer un rôle crucial de prévention. « Nous ne cessons de constater de nouvelles violations des droits de l'homme, qui sont non seulement les signes avant-coureurs mais aussi l'un des principaux indicateurs des crises ».
 
Pour le chef de l'ONU, la paix, le développement et les droits de l'homme sont trois piliers indissociables qui se renforcent mutuellement. « Les droits de l'homme – droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels – ne doivent jamais être considérés comme un privilège ou « remis à plus tard », une fois que les objectifs de paix et de développement auront été atteints », a-t-il dit. « Les droits de l'homme font partie intégrante de tout ce que nous faisons et de tout ce que nous sommes. C'est pourquoi nous devons les défendre de manière impartiale, sans jamais faire deux poids, deux mesures ».
 
 
Si l'intégrité et la crédibilité du Conseil des droits de l'homme ne peuvent être que renforcées par un traitement équitable de tous les États membres,Guterres a toutefois rappelé à ces derniers qu'ils ont le devoir de faire en sorte que les défenseurs des droits de l'homme puissent mener leurs activités sans craindre l'intimidation.
 
Le Secrétaire général s'est dit particulièrement inquiet concernant la progression du « phénomène pervers du populisme et l'extrémisme, qui se nourrissent l'un l'autre sur fond de déferlante raciste, xénophobe, antisémite et islamophobe, entre autres formes d'intolérance ».
 
« Les minorités, les communautés autochtones et d'autres groupes sont en butte aux discriminations et aux exactions partout dans le monde. Et il en va de même pour les membres de la communauté LGBTI », a-t-il regretté.
 
Guterres a notamment exhorté les Etats membres à faire tout leur possible pour rétablir le régime international de protection des réfugiés dans son intégrité. « Les droits des réfugiés et des migrants sont gravement mis en cause. La traite des êtres humains gagne de l'importance », a-t-il déploré soulignant que face à la multitude de personnes qui fuient la guerre, la communauté internationale ne doit pas se soustraire à ses responsabilités. « Nous avons beaucoup à perdre, et tant à protéger »
 
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, s'est fait l'écho des propos du Secrétaire général face à la progression des populismes et des extrémismes, soulignant le contexte actuel dans lequel des dirigeants politiques mènent des campagnes de dénigrement des droits de l'homme universels ou menacent de se retirer des traités et des institutions qui les défendent.
 
« Nous avons tous à perdre si leurs menaces réussissent à étouffer les droits de l'homme universels », a prévenu Zeid. « Sans un engagement envers les droits humains fondamentaux, la dignité et la valeur de la personne humaine et l'égalité des droits des hommes et des femmes et des nations grandes et petites, notre monde deviendra chaos, misère et guerre ».
 
« A ces acteurs politiques qui, comme à l'époque de la Société des Nations, menacent le système multilatéral ou ont l'intention de se retirer de certaines parties d'entre elles, les sirènes de l'expérience historique doivent être claires. Nous ne resterons pas assis. Car nous avons beaucoup à perdre, et tant à protéger », a dit le Haut-Commissaire. « Et nos droits, les droits des autres, l'avenir même de notre planète ne peuvent pas, ne doivent pas être jetés de côté par ces profiteurs politiques imprudents ». 
 

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