Ghannouchi à nouveau chez Boutef: A quoi jouent les Algériens !?

C'est la énième fois que le président du parti islamiste se rend en Algérie depuis qu'Ennahdha est aux rênes du pouvoir en Tunisie. Mais contrairement aux précédentes visites très peu médiatisées, Rached Ghannouchi a été cette fois accueilli par ses hôtes avec tous les honneurs. Et le tapis rouge ostensiblement déployé, suivi de l'escorte, le classeraient même au rang de chef d’État.  

Cette nouvelle visite a suffi pour que la polémique enfle sur les réseaux sociaux. Si certains internautes estiment que le tapis rouge déployé au leader du parti islamiste accueilli avec les honneurs dignes d'un chef d’État est déplacé, d'autres voient en cette visite une nouvelle ingérence de l'Algérie dans les affaires intérieures de notre pays, insistant sur le fait que Gannouchi a été convoqué pour se voir dicter des directives à suivre lors de la prochaine étape.

Alors que pour d'autres, si Bouteflika a invité le Cheïkh, c'est qu'il est le seul interlocuteur valable, le seul "Homme d’État de la Tunisie" avec lequel on peut discuter de politique internationale ou régionale, surtout après la destabilisation de Béji Caïd Essebssi par ses "fidèles lieutenants".

Pour ceux qui sont de cet avis," l'homme a du poids, car il représente le parti majoritaire et probable futur vainqueur des prochaines élections. Et les Algériens l'ont compris comme ils ont compris depuis longtemps que Gannouchi est un interlocuteur valable et très différent des islamistes radicaux. "

Mais pour le chef d'Ennahdha lui même, « Cette rencontre était une occasion pour discuter avec le président Bouteflika de la situation dans la région et les enjeux auxquels elle est confrontée notamment en ce qui concerne l’ingérence étrangère et sa répercussion sur l’ensemble de la région ».

Le chef d'Ennahdha a saisi l'occasion pour accorder ses violons avec Bouteflika en soulignant la nécessité du dialogue et de la concertation entre les pays de la région pour résoudre les problèmes qui secouent la région, à l'instar du terrorisme.

Mais quoi qu'il en soit, cette visite de Ghannouchi, ainsi que les visites d'Essebsi à Alger (on parle d'une autre qui aura lieu récemment ) prouve que les Algériens accordent une importance capitale à la situation en Tunisie et qu'ils ne sont pas prêts à voir notre pays basculer dans le désordre et le chaos.