Gouvernement d’union nationale : Fadhel Khelil est-il « l’oiseau rare » ?

 Gouvernement d’union nationale : Fadhel Khelil est-il « l’oiseau rare » ?

 

La recherche de « l’oiseau rare » pour succéder à Habib Essid continue et entre spéculations, conjectures et suppurations, on sort des noms, farfelus pour certains et sérieux pour d’autres. On parle d’une quinzaine de candidats qui, pour la plupart, ne remplissent pas le minimum de critères requis pour occuper le poste le plus important de l’exécutif.  Et même si Nidaa Tounes tient à « désigner » un chef de gouvernement parmi les siens et avance, entre autres, la candidature  de l’actuel ministre des finances Slim Chaker, le président de la République Béji Caid Essebsi ne semble pas prêter une oreille attentive à cette proposition, d’autant plus que les concertations autour de son initiative sont en cours. En même temps l’autre principal parti de la coalition Ennahdha, n’est pas favorable à un changement à la primature. Du moins dans l’immédiat.

Outre les chefs des partis politiques et des organisations nationales, le chef de l’Etat a reçu plusieurs personnalités politiques qui ont déjà occupé des hautes fonctions. Une occasion pour lui  d’échanger les vues, mais aussi de sonder leurs intentions. Il a reçu, entre autres l’ancien ministre de la défense, Abdelkrim Zbidi dont le nom revient souvent pour le fauteuil de la Kasbah, Abderrahim Zouari qui a été plusieurs fois ministre sous le régime de Ben Ali et Mohamed Fadhel Khelil, ancien ministre des affaires sociales et dont le nom a été suggéré en 2013 par l’UGTT pour présider le gouvernement dit des « compétences » qui, rappelons  le,  a été conduit par Mehdi Jomaa.

Khelil, originaire de la ville de Gafsa, est un homme à la fois discret mais efficace. Cet ingénieur qui a intégré, jeune, le cabinet de Feu Dhaoui Hanablia, ministre de l’agriculture où il a eu comme collègue un certain Abderrahim Zouari,   a vite gravi les échelons pour acquérir une solide expérience dans la gestion des affaires et une grande culture de l’Etat. Il est, également, l’une des rares personnalités à avoir des dimensions à la fois politique, diplomatique, de gestion et du développement régional. En effet, il a été plusieurs fois gouverneur successivement au Kef, Jendouba et Sfax. Il a dirigé l’une de plus grandes entreprises du pays, la Compagnie Phosphates Gafsa et  a été ministre des affaires sociales pendant quatre ans entre 1992 et 1996, après avoir été ambassadeur en Syrie. Nommé en Algérie, un pays qui compte en cette conjoncture difficile, il y est resté une dizaine d’années et a noué de solides relations avec le personnel politique algérien et a ses introductions auprès du président Abdelaziz Bouteflika.

Fadhel Khelil a l’avantage de ne pas sortir des rangs de Nidaa Tounes. Son nom a été évoqué, une première fois, lors du dialogue national pour présider le gouvernement des « compétences » et une deuxième fois après les élections d’octobre 2014. Il a les faveurs de l’UGTT  et entretient de bons rapports avec l’UTICA. Il est également apprécié pour ses qualités humaines et de ses capacités de manager depuis qu’il était à la tête du CPG.

A moins d’un renouvellement de bail pour Habib Essid, Fadhel Khelil qui est décrit comme un « homme d’état honnête et intègre ayant beaucoup servi son pays », est-il « l’oiseau rare » que Béji caid Essebsi sortira de son chapeau, le moment venu.

Brahim OUESLATI

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