Hédi Majdoub désigne un « service étranger » comme étant responsable du meurtre de Mohamed Zouari

Hédi Majdoub désigne un « service étranger » comme étant responsable  du meurtre de Mohamed Zouari

 

Le ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub a expliqué lundi soir au cours d’une conférence de presse que l’affaire du meurtre de Mohamed Zouari est « complexe » et s’est félicité du fait que les premiers éléments de l’enquête aient été recueillis en un temps record, ce qui est à son avis une performance.

Il a désigné un service étranger sans le nommer comme étant responsable de ce meurtre. « Tout porte à croire, tant du fait de la planification de l’assassinat à l’étranger que de la réponse à la question : à qui profite le crime ?, que c’est un service particulier qui en porte la responsabilité mais je ne suis pas en mesure de le désigner nommément car je ne dispose d’aucun indice à cet égard » a-t-il dit.

Comme un journaliste lui a fait remarquer que le mouvement Hamas a désigné le Mossad israélien comme l’auteur du crime, le ministre a souligné que le faisceau de présomptions vont dans ce sens, mais il ne peut pas l’identifier nommément car il ne possède aucun indice confirmant une telle accusation.

Majdoub a fait une relation détaillée du déroulement des faits indiquant que l’affaire remonte à juin 2016 lorsqu’une femme tunisienne résidant à Budapest a été recrutée sur un site étranger pour la production de films documentaires sur des sujets divers y compris l’aéronautique dans six pays arabes dont la Tunisie. Sur cette base la femme a pu rencontrer à Vienne son recruteur qui est un étranger parlant arabe, a-t-il précisé.

Il a ajouté que sur cette base, cette même personne est venue en Tunisie en septembre pour la couverture d’une activité aéronautique à laquelle avait pris part la victime. Ayant pu l’approcher, il lui est demandé de revenir en Tunisie pour louer deux véhicules, une responsabilité qu’elle confie à deux de ses proches habitants à Zaghouan à charge pour eux de les placer à des endroits convenus en plaçant les clés dans des places indiquées à l’avance. Il lui est aussi demandé de recueillir une interview de la victime le13 décembre et aussitôt de revenir à Budapest. Grâce à un travail minutieux de la part des services sécuritaires, la femme a pu être ramenée en Tunisie où elle a été mise en garde à vue.

Au même moment d’autres personnes étrangères sont rentrées en contact avec deux Tunisiens pour le lancement d’un projet fictif. A cet effet, on leur a demandé de louer une habitation à Sfax et d’acquérir deux véhicules à charge pour eux également de les placer à des endroits convenus en plaçant les clés dans des places indiquées. Mais une des personnes a eu des soupçons sur les intentions de la partie étrangère ce qui a conduit celle-ci à annuler la location de l’habitation et à la cession des véhicules. Pour le ministre il s’agissait du plan B qui a été finalement abandonné.

Hédi Majdoub a annoncé ensuite que dix personnes toutes de nationalité tunisienne ont été appréhendées pour les besoins de l’enquête ainsi que quatre véhicules, des armes de poing, des téléphones portables et des cartes téléphoniques.

S’agissant du meurtre lui-même il a confirmé les détails donnés par les médias indiquant que la victime a été tuée dans sa voiture à bout portant par un revolver de 9 mm et que des douilles ont été découvertes sur le lieu du crime, de même deux véhicules, une estafette et une petite voiture ont été retrouvées tout près de ce lieu dont l’une portait des tâches de sang de la victime. Les deux tueurs sont des étrangers qui n’ont pas été arrêtés mais le ministère a alerté Interpol sur eux en vue éventuellement de les appréhender.

En ce qui concerne le journaliste de la chaine israélienne 10, le ministre a indiqué qu’il est venu en Tunisie samedi en milieu de journée avec un passeport allemand portant la profession d’écrivain. Accueilli par des Tunisiens il s’est rendu aussitôt à Sfax pour faire un reportage sur le meurtre. Parlant anglais il se présentait comme un reporter de la BBC ou de la ZDF, la chaine allemande. Il a repris l’avion dimanche de bon matin, après avoir enregistré sa correspondance d’un lieu proche du ministère de l’Intérieur.

Le ministre a assuré que le reportage n’était pas diffusé en direct en faisant savoir qu’une enquête a été ordonné et s’il s’avère que des manquements sont relevés, son département prendra les mesures adéquates à cet effet.

Le ministre de l’Intérieur a souligné que le gouvernement tunisien fera tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver et punir les meurtriers et si des complicités sont révélées de services ou d’Etats étrangers il usera de tous les moyens y compris diplomatiques pour leur demander des comptes.

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