Il y a 40 ans disparaissait le ministre polyvalent Hedi Kefacha

Il y a 40 ans disparaissait le ministre polyvalent Hedi Kefacha

 

Le 25 mai 1976 est décédé à l’hôpital du Val-de-Grace à Paris Hédi Khefacha, militant destourien de la première heure et ministre polyvalent de Bourguiba qui était aussi son proche parent puisque la mère du premier président de la République, Fattouma était née Khéfacha.

Né à Monastir le 11 octobre 1916, fils d’un riche commerçant de cette ville, Mohamed Hédi Khefacha poursuit ses études de droit à Paris et rentre à Tunis pour exercer le métier d’avocat.

Très tôt il rejoint les rangs du Néo Destour le parti fondé par Bourguiba et ses camarades. Très rapidement il devient le défenseur des militants nationalistes. Après l’arrestation des leaders destouriens suite aux événements du 9 avril 1938, il forme dans la clandestinité avec Bahi Ladgham et Hédi Saïdi le cinquième bureau politique du parti. Toutefois, ils sont  arrêtés en janvier 1940.

Au lendemain de  l'indépendance de la Tunisie en mars 1956,  il devient le premier directeur des ports tunisiens. A partir de 1958, Hédi Khefacha entame une longue carrière politique. Il a été le ministre polyvalent puisqu’il a détenu pas moins de sept portefeuilles pratiquement sans discontinuer . Il est ministre de la Justice de 1958 à 1966, fonctions qu’il cumule avec celles de ministre du Commerce et des Finances entre octobre 1960 et janvier 1966.

Le 5 mai 1966, il est nommé ministre de la Santé publique, avant de devenir le 8 septembre ministre de l’Intérieur. Il quitte ce poste stratégique le 12 juin 1971(confié à Ahmed Mestiri) pour le retrouver le 29 octobre 1971 au lendemain du Congrès de Monastir I qui voit le limogeage de ce dernier et des amis. Suite à la fuite du super-ministre des années 1960 Ahmed Ben Salah condamné à une longue peine de prison, Hédi Khefacha est limogé le 17 mars 1973. Il connaît une courte période de disgrâce avant d’être nommé le 5 juin suivant  comme ministre de l’Equipement et de l’Habitat. Le 14 janvier 1974, il prend la tête du ministère de la défense nationale, dernier poste qu’il occupe au sein du gouvernement.

Coopté en octobre 1964 comme membre du comité central du PSD en sa qualité de ministre, il est désigné le 7 novembre 1969 comme membre du bureau politique jusqu’à la démission collective des membres de cette instance le 8 juin 1970. Au congrès de Monastir I tenu en octobre 1971, il est élu membre du comité central puis membre du bureau politique. Au congrès de Monastir II tenue en septembre 1974, il est élu à nouveau membre du comité central et nommé par Bourguiba membre du bureau politique du PSD, poste qu’il conserve jusqu’à sa mort.

De 1959 à 1974, il est « tête de liste » de Kasserine aux élections législatives.  En octobre 1974, il est élu à Monastir, ville dont il a été également membre du conseil municipal.

 A  sa mort, le 25 mai 1976 un deuil national de trois jours est proclamé. Sa dépouille est accueillie à l’aéroport par le Président Bourguiba accompagné par tous les membres du gouvernement et du bureau politique du PSD. Des funérailles officielles  lui sont organisées à Monastir. Bourguiba et son Premier ministre Hédi Nouira ont tenu à accompagner sa dépouille à sa ville natale. C’est Mohamed Sayah ministre et directeur du PSD qui prononce son oraison funèbre.

R.B.R.

 

 

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