Importation de voitures populaires: Quand les intérêts des concessionnaires priment sur les intérêts du pays

Importation de voitures populaires: Quand les intérêts des concessionnaires priment sur les intérêts du pays
 
 
Au moment où l’Etat a plus que jamais besoin de réduire le déficit de sa balance commerciale, l’une des plus importantes mesures à préconiser est de réduire les importations et de ne plus importer que les produits de première nécessité.
 
Or en Tunisie, et bien que le pouvoir d’achat des Tunisiens soit en nette dégradation à cause de cette suffocante crise économique, l’actuel gouvernement n’a pas trouvé mieux, à travers son ministère du Commerce, que d’enfoncer encore plus le clou en décidant d’importer un lot de 5000 voitures populaires.
 
Il est à rappeler dans ce cadre, que ce fameux programme d’importation des voitures populaires avait commencé une première fois en 1994. Leurs prix étaient, alors aux environs de dix mille dinars l’unité. Moyennant un autofinancement de mille dinars, un ménage pouvait obtenir un crédit des caisses sociales de neuf mille dinars sur sept ans et le rembourser à raison de 150 à 170 dinars par mois, soit plus de la moitié du Smig, à l’époque. 
 
Cette mesure a permis, grâce à l’avantage fiscal accordé aux ménages pour cette catégorie de voitures, d’y accéder facilement, surtout pour la classe moyenne.
 
Mais au fil des années et avec la dégradation de la valeur du dinar tunisien face au dollar et à l’euro, les prix de ce genre de voitures sont devenus hors de portée, même pour la classe moyenne, dont une grande partie préfère désormais passer à la catégorie des cinq chevaux, compte tenu du rapport prix/performance. 
 
Les importateurs, de leur côté, se plaignaient de la marge bénéficiaire qui était fixée à 500 dinars par voiture, parce qu’elle ne couvre plus, selon eux, les charges.
 
Ce qui a fait que ce programme d’importation des voitures populaires s’arrêta en 2013. Cependant la question qui se pose maintenant est de savoir qu’est-ce qui a, donc, changé depuis pour revenir à cette mesure surtout que l’Etat n’a pas de richesses pour offrir de cadeaux à une catégorie sociale bien déterminée. 
 
L’économie tunisienne étant en pleine crise, il était donc illogique de prendre une pareille mesure qui va compliquer encore plus la situation. A moins que ceux qui l’ont prise privilégient les intérêts de certains concessionnaires sur ceux du pays.
O.D.
 

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