Jusqu'où ira le conflit entre l'UTICA et l'UGTT ?

Jusqu'où ira le conflit entre l'UTICA et l'UGTT ?



Il semble que la lune de miel entre les deux plus grandes organisations nationales, celle du patronat et celle des travailleurs, a bel et bien pris fin suite aux déclarations et contre-déclarations des uns et des autres.

Ce mariage de raison qui a duré le temps que la machine gouvernementale se mette en place et commence à tourner.La première étincelle dans ce conflit a été la déclaration de Lassaâd Yaâcoubi qui a accusé des hommes d'affaires de vouloir privatiser l'enseignement lorsqu'ils ont proposé de prendre en charge certaines institutions éducatives et de les réhabiliter.

L'autre sujet de discorde a trait au congrès national sur la lutte contre le terrorisme où l'UGTT, sur la voix de son secrétaire général, Houcine Abbassi, a voulu prendre l'initiative en proposant cette réunion. Ce à quoi Wided Bouchamaoui avait répliqué en déclarant que c'est aux institutions de l’État en place de prendre l'initiative de tel rassemblement sur un sujet d'aussi grande gravité.

Mais aujourd'hui, la goutte qui a fait déborder le vase est la dernière déclaration de Houcine Abassi où il accuse les hommes d'affaires de ne pas assumer leurs responsabilités, de fuir leurs obligations fiscales, prenant le pays juste comme un «lieu de résidence», cherchant en plus à privatiser plus d'un secteur, selon lui.

Ajoutant de l'huile sur le feu, le secrétaire général adjoint et porte-parole de la centrale syndicale, Sami Tahri, a appuyé ces déclarations, donnant encore plus de précision à leur contenu...

Ce qui a fait dire à Nafaâ Ennaïfer, président des affaires économiques au sein de l'UTICA, que ces déclarations n'étaient pas un point de vue personnel du secrétaire général de l'UGTT, mais bel et bien une position claire du bureau exécutif de la centrale, rappelant que la situation dans le pays est devenue insoutenable à cause de ces grèves sans fin et que cela se répercutera tôt ou tard sur la masse laborieuse. Pétrofac en est le meilleur exemple, risquant une fermeture pure et simple de cette société.

D'autre part, évaluant la situation actuelle, Abbassi vient de déclarer que le pays risque une 2ème révolution ; une manière de confirmer que le climat dans le pays est très tendu.

Ce qui est certain, c'est que ce conflit ne profite à personne et que personne n'en tirera profit, tout un chacun devant prendre en considération la situation catastrophique par laquelle passe le pays avec une économie au bord de la faillite.

Et même s'il y a des revendications légitimes dans certains secteurs, privés ou étatiques, il y a des priorités à prendre en considération entre des catégories sociales longtemps au chômage, au bord de la famine, et d'autres revendiquant, en plus du 13ème mois, jusqu'au 18ème mois de salaire...

Ne nous étonnons pas alors si dans les jours à venir l’État n'arrivera plus à payer les salaires, et le plus grave c'est que plus d'un prêt contracté ces derniers temps était destiné à payer les fonctionnaires de l’État.
 
La sagesse doit absolument prévaloir dans ces situations et les différents responsables doivent tempérer leurs propos afin d'apaiser ces relations conflictuelles.

J. B. A.