Khaled Chaouket humilié et pris au grand piège chez El Wafi

Khaled Chaouket humilié et pris au grand piège chez El Wafi
 
 
 
Khaled Chaouket, ministre et porte-parole du gouvernement, était hier l’invité principal de l’émission « Liman Yajroo Fkat » de Samir El-Wafi, sur « El-Hiwar Attounissi ». 
 
Humilié, à la limite insulté, le dépositaire de la parole gouvernementale s’est trouvé d’entrée de jeu sous les critiques acerbes d’un présentateur qui tenait à lui faire subir une épreuve qu’il n’oubliera pas de sitôt. 
 
Les autres invités, Ghazi Chaouachi député et secrétaire général du courant démocratique (parti d’opposition) et Ahlam Kmarji ancienne membre de l’UPL et présentée comme une activiste de la société civile s’en sont donné à cœur joie pour porter encore plus loin la critique allant jusqu’à lui dire qu’après « les bourdes » qu’il a commises, il aurait dû soit démissionner soit être démis.
 
Malgré un flegme apparent, Chaouket était déstabilisé, ne parvenant que difficilement à prendre la parole pour se défendre, surtout que Mme Kmarji tenait à ne pas le laisser parler avec la complicité du présentateur malgré ses remises à l’ordre sans effet sur elle. 
 
Voulant faire des développements dont ce n’était pas le cadre, il s’est trouvé à répéter les mêmes rengaines parfois en dépit du bon sens. L’homme était pris au piège d’une émission dont personne ne peut sortir indemne surtout pas lui, connu pour être «  le roi des couacs » comme l’écrit le journal le Monde fort justement.
 
Ministre  dont le rang est plus élevé que celui des finances, prétend-il quand c’est celui-ci qui  l’a remis à l’ordre lors de sa première apparition comme porte-parole, n’ayant aucune responsabilité dans la communication gouvernementale, quand bien même c’est précisément la tâche  qui lui est dévolue, défendant le cumul d’un portefeuille au gouvernement, celui des relations avec le Parlement avec celui de porte-parole alors que chacune des charges est déjà suffisamment lourde, Khaled Chaouket s’emmêlait les pinceaux tant il était fragilisé dans une émission où il était le dindon de la farce.
 
Le pire c’est qu’il veut passer ses idées avant sa fonction. Un porte-parole ne parle plus en son nom propre et n’écrit plus ses idées à lui. Tout ce qu’il dit, tout ce qu’il écrit ne sont pas censés être ses paroles ni ses mots, mais ceux du gouvernement.
 
On a beau lui expliquer  cette évidence, il n’en a cure. Il continue à « croire » et à « penser », ce qu’il ne peut plus faire à moins d’enlever cette casquette qui ne lui va pas et c’est peu de le dire.
 
Ridiculisé dans des VTR où on a mis côte à côte des paroles qui sont les siennes le montrant sous un mauvais jour, il n’a même pas été capable de remettre les pendules à l’heure pour dire que ce n’était pas professionnellement acceptable, ni admissible sur le plan éthique de mettre des phrases prises ça et là dans des circonstances différentes  et à des dates éloignées les unes des autres, et en faire une unité. Cela s’appelle de la manipulation et il aurait fallu  qu’il s’en défende avec véhémence.
 
En se soumettant à ce genre d’émissions, qui est plus un show de mauvaise facture qu’un programme d’informations sérieux, le porte-parole du gouvernement savait qu’il se jetait dans la gueule du loup. Ça n’a pas raté. Aurait-il dû éviter cette pantalonnade. Peut- être pas pour lui, mais certainement pour sa fonction. Et comme lui et sa fonction se confondent, il aurait mieux valu qu’il ne se laisse pas entraîner dans cette farce burlesque. S’il y a quelque chose qui peut   porter atteinte à l’autorité de l’Etat, c’est bien ce genre d’émissions où l’homme politique,  le responsable de l’Etat se laisse ridiculisé gratuitement. On a tendu un piège à Khaled Chaouket ? Pas du tout. C’est lui qui est allé sachant pertinemment ce qu’il fait.
 
A trop s’exposer aux médias on se brûle dit-on. La fonction du porte-parole du gouvernement est précisément d’aller aux médias, mais il doit choisir le moment propice et le média porteur. Hier il a fait un mauvais choix et il doit en subir les conséquences. La communication gouvernementale en plus d’être déficiente, ce dont tout le monde convient est désormais brouillée. Alors on est en droit de se demander : que fait donc monsieur le ministre-porte-parole du gouvernement dans cette galère ?
 
Raouf Ben Rejeb
 
 

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