Kotti a mangé du lion pour descendre le gouvernement en pièces

Kotti a mangé du lion pour descendre le gouvernement en pièces

 

On a beau lui rappeler que le parti auquel il appartient fait partie du gournement d’union nationale, Abelaziz Kotti, député membre de la commission financière de l’ARP a tout fait ce mercredi à Midi-show sur Mosaïque-FM pour attaquer le projet de loi de finances comme personne n’a osé le faire. Ce texte, il n’a rien trouvé grâce à ses yeux. Il est mauvais du début jusqu’à la fin et il doit être jeté aux orties, a-t-il l’air de suggérer et si possible le gouvernement avec lui. Si cela était possible il n’aurait pas épargné le chef de gouvernement Youssef Chahed, mais il s’est retenu pour ne pas montrer son ressentiment envers lui, ce qui transparaissait dans toutes les phrases qu’il disait. A l’entendre il aurait mieux valu garder tant qu’à faire Habib Essid et son équipe.

Le journaliste a beau lui dire que Nidaa Tounés est à la tête du gouvernement d’union nationale, il n’en a cure. Il rugit comme un lion pour ne rien trouver de bon dans l’action du gouvernement. Comme on lui demande s’il parle en son propre nom ou au nom du parti, il dit sans en faire la démonstration que c’est l’avis de la majorité des Nidaïstes et des Nahdhaouis aussi ajoute-t-il sans se démonter. De plus il n’y a pas pour lui une majorité au parlement. C’est une majorité fictive, dit-il. De quelle union nationale parle-ton ajoute-t-il. Le gouvernement agit dans l’illégalité, surenchérit-il encore.

Questionné sur les propositions qu’il entend apporter pour améliorer le projet du gouvernement et le voilà qu’il se lance dans un long développement sur toutes les difficultés que le gouvernement ne veut pas régler, à commencer la dégringolade du dinar et la nécessité de lui trouver des solutions en promouvant les exportations, en rétablissant le tourisme, en développant l’exploration pétrolière mais aussi en accordant de l’intérêt au secteur agricole entre autres. Pour dire enfin que ce gouvernement comme les précédents manquait de vision strétégique. Rien de moins.

Opposé notoirement à l’endettement qu’il ne veut pas laisser en legs à ses enfants, il l’est aussi tout aussi vigoureusement au report des majorations salariales comme le demande le gouvernement. L’UGTT trouve en lui d’ailleurs un défenseur acharné de ses thèses. Il a plaidé aussi la cause des avocats et autres médecins mais aussi celle de l’UTICA. C’est le gouvernement qui est dans son point de mire et rien ni personne ne pourrait le changer de son objectif.

Etes-vous revenu au CpR(le parti Congrès pour la République sur la liste de laquelle il avait été élu à l’assemblée nationale constituante en 2011 avant de tourner casaque) ?, ose timidement le journaliste. Abdelaziz Kotti a beau se lancer dans des dénégations, ses attaques contre le gouvernement, même l’opposition n’aurait pas osé les lancer avec une telle vigueur.

Alors que le pays risque de s’enliser dans une crise grave à tout point de vue, le comportement de Abdelaziz Kotti est révélateur du comportement d’une classe politique qui met en avant ses intérêts étriqués sans se focaliser sur l’intérêt supérieur de la nation.

Dépité de n’avoir pas été choisi pour faire partie du gouvernement, il crache tout son fiel sur Youssef Chahed et son équipe sans se rendre compte qu’il ajoute à la confusion d’une opinion publique déjà marquée par les tribulations de cette classe politique.

Alors qu’on attendait de lui et des députés de la majorité de défendre le projet gouvernemental, ses attaques par leur ampleur et leur vigueur ne font que jeter le discrédit sur tout le personnel politique tunisien.

C’est dommageable pour lui, pour l’assemblée et pour le parti politique qu’il représente.

RBR

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