La DGAC française n’agrée pas les formations «base training» effectuées en Tunisie ?

La DGAC française n’agrée pas les formations «base training» effectuées en Tunisie ?
 
 
Le Ministre du Transport, Mahmoud Ben Romdhane, aurait chargé le nouveau Directeur Général de l’Aviation Civile Habib Mekki d’effectuer une mission auprès de ses homologues de la Direction Générale de l’Aviation Civile française ce mois de juin, à la veille du Salon du Bourget, afin de mettre notamment au point les convergences à venir pour différents dossiers d’intérêt mutuel.
 
Il semblerait qu’un sujet inattendu risque de «plomber» cette visite. Celui des formations «indûment» dispensées en Tunisie, à des pilotes titulaires de la licence européenne EASA. 
 
Jusqu’ici ce que l’on appelle le «base training sur aircraft hors-ligne» était proposé à des pilotes venant d’Europe, par des brookers, ainsi que deux compagnies tunisiennes et leur filiale l’ATCT (the Aviation Training Center of Tunisia) qui offraient cette prestation aux titulaires de la licence européenne EASA.
 
Pour cette prestation de services précise et spécifique, les trois sociétés ne disposaient, semble-t-il, d’aucune validation formelle européenne EASA, mais la DGAC française avait pris l’habitude d’accepter leur formation.
 
Il aura fallu un incident sérieux, au mois d’avril dernier, pour que la confiance de la DGAC française soit mise à mal et que cette institution décide brutalement ce mois-ci de durcir les conditions d’approbation des dossiers «base training» effectués en Tunisie.
 
La cause de ce grain de sable dans les rouages ?  Un jeune pilote titulaire de la licence européenne EASA a effectué cette fameuse formation «base training», mais les documents d’usage qu’on lui a fournis côté tunisien et qui ont été présentés à la DGAC française ont posé problème.
 
Il semblerait que ces documents officiels originaux avaient été surchargés à la main par les formateurs, retouchés et remis au pilote concerné avec des omissions importantes.
 
Cette pratique sujette à caution n’a pas plu à la DGAC française qui a immédiatement bloqué les documents en question, puis les a rejetés avant de durcir les modalités d’approbation de tous les dossiers de «base training» EASA effectués en Tunisie.
  
Il faut préciser que l’ATCT est validée pour des renouvellements de «base training» EASA sur simulateurs uniquement et non sur «aircraft hors-ligne». 
 
Pour tout dossier non validé, actuellement bloqué ou rejeté par la DGAC française, on s’oriente vers le remboursement aux pilotes concernés ou l’organisation d’une nouvelle formation pour prouver que cette affaire est dépassée.
 
Il est à signaler que des parties tunisiennes sont intervenues pour régler ce problème avec la partie française et que la compagnie dont l’avion a servi pour assurer cette formation a estimé qu’elle n’a rien à se reprocher puisque son rôle s’est limité à mettre l’avion ainsi qu’un instructeur pour assister l'examinateur EASA, à la disposition de l’ATCT durant une heure.
  
Une source au sein de la compagnie nous a assuré que « le processus de validation ne transite pas et ne doit pas d’ailleurs transiter par sa compagnie», ajoutant que cette affaire, qui a pris trop d’ampleur, a été réglée.