La lutte contre le terrorisme ne justifie pas les agressions de journalistes

La lutte contre le terrorisme ne justifie pas les agressions de journalistes
 
 
Alors qu’ils venaient couvrir les attentats qui ont frappé, mardi 24 novembre, la capitale Tunis, faisant au moins treize morts, une trentaine de journalistes ont été agressés par les forces de l’ordre. 
 
Reporters sans frontières dénonce ces exactions et rappelle la nécessité de laisser ces professionnels de l’information travailler en toute liberté au plus fort de ces évènements tragiques.
 
Venus couvrir l’attentat, avenue Mohamed-V, l’un des grands axes de la capitale tunisienne, non loin du ministère de l’Intérieur, plus d’une trentaine de journalistes ont subi des agressions physiques et verbales de la part des forces de l’ordre. Nombre d’entre eux ont été tabassés et ont vu leur matériel fortement endommagé. Ahmed Souid, cadreur de la TV Al Hiwar, a été violenté et agressé verbalement. Des policiers en civil ont également tenté de l’arrêter et ont saccagé sa caméra.
 
Ramzi Hfaiedh, journaliste du quotidien Assahafa, a été lourdement frappé à l’épaule. Il a ensuite été transporté d’urgence à l’hôpital pour recevoir les premiers soins. Amira Hamdi, journaliste à la TV nationale Watania, a été blessée au pied et insultée par des policiers.
 
“Nous avons été la cible d’assaut violents et répétés de policiers en civil. Pourtant, nous avons respecté les consignes de sécurité préconisées lors de la couverture d’évènements comme ceux-là”, déclare Khawla Chabbeh, journaliste présente sur place et responsable de l’unité de monitoring des exactions contre les journalistes au Centre tunisien pour la liberté de la presse (CTLP).
 
“Le nombre d’attaques contre les journalistes lors de la couverture de manifestations est en perpétuelle hausse en Tunisie, déclare Virginie Dangles rédactrice en chef de RSF. Mettre fin à l’impunité des agressions contre les professionnels des médias ne pourra se réaliser qu’à condition que la justice condamne les agresseurs à des peines exemplaires. Aujourd’hui les excuses du ministères de l’Intérieur ne suffisent plus”.
 
En février dernier, à la suite des agressions policières contre plusieurs professionnels des médias, RSF avait publié en partenariat avec le Centre de Tunis pour la liberté de la presse (CTLP), une liste de recommandations, élaborées par des journalistes et des policiers, et destinées aux deux corps de métier.
 
La Tunisie est 126e sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse en 2015 de RSF.
 
Reporters Sans Frontières
 
 

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