La Présidence de la République, redevenue le vrai centre du pouvoir ?

 La Présidence de la République, redevenue le vrai centre du pouvoir ?


A peine installé à Carthage, le nouveau Président Béji Caïd Essebsi a nommé son cabinet qui se compose d’un directeur et de six conseillers qui bénéficient des rangs et avantages de ministres et de secrétaires d’Etat.  

Il s’agit de Ridha Belhaj, directeur du cabinet présidentiel, Mohsen Marzouk ministre conseiller politique et Rafaa Ben Achour, ministre conseiller chargé des activités présidentielles et qui ont, tous les trois, rang et avantages de ministre.

Les quatre autres qui sont des conseillers principaux ont rang de secrétaire d’Etat sont Moez Sinaoui, conseiller en communication et porte-parole de la présidence, Khemaies Jehinaoui, conseiller diplomatique, Slim Azzabi, conseiller chargé du suivi des services et des établissements sous tutelle et Raoudha Mechichi, conseillère juridique.

Tout comme son prédécesseur Moncef Marzouki, Béji Caïd Essebsi a « exhumé » un ancien décret de l’ancien président Ben Ali. Il s’agit du décret n° 90-1954 du 26 novembre relatif au régime applicable aux membres du cabinet de la présidence de la République. Ledit décret stipule que « les conseillers sont classés dans l'une des catégories suivantes :

-Ministre conseiller auprès du Président de la République ;

-Conseiller principal auprès du Président de la République ;

-Conseiller auprès du Président de la République.

Il précise que « les conseillers sont choisis soit parmi les agents de l'Etat en activité ou en retraite soit en dehors des agents de l'Etat » et que « le ministre conseiller auprès du Président de la République bénéficie du rang et des avantages de ministre », alors que « Le conseiller principal du Président de la République bénéficie du rang et des avantages de secrétaire d'Etat ».

Ces nominations suscitent, d’après le journal « Achourouk », beaucoup de questions quant au retour aux anciennes pratiques qui faisaient de Carthage le vrai centre de pouvoir, avec la mise en place d’un gouvernement parallèle.

Les déclarations de certains députés et membres du bureau exécutif de Nidaa Tounes, comme Khemaies Ksila qui a accusé nommément Mohsen Marzouk et Rafaa Ben Achour de centraliser les décisions, laissent entendre que la présidence de la République pourrait accaparer des pouvoirs qui ne sont pas les siens.

A noter qu’en date du 14 janvier 2011, le cabinet de Ben Ali comprenait un ministre conseiller avec rang de ministre d’Etat, sept ministres conseillers et sept conseillers principaux.