La société civile se prépare pour la Conférence sur la nutrition

La société civile se prépare pour la Conférence sur la nutrition
 
Les organisations de la société civile sont des acteurs clés dans la Conférence sur la nutrition de cette semaine, car elles sont chargées de veiller à ce que les promesses des pouvoirs publics soient tenues, a indiqué hier, lundi, le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva. 
 
"Votre rôle consiste à donner une voix à ceux qui souffrent de la faim, à pousser les gouvernements et les autres parties prenantes à agir, et à exiger des résultats et des comptes", a déclaré M. Graziano da Silva à de nombreux représentants d'organisations non gouvernementales venus du monde entier, réunis à Rome pour participer à la Deuxième Conférence internationale sur la nutrition. 
 
M. Graziano da Silva a fait observer que plus de la moitié des habitants de la planète étaient affectés par une forme quelconque de malnutrition, et que le monde avait d'ores et déjà les compétences et les connaissances requises pour surmonter le problème.  
 
Plus de 90 ministres et des centaines de fonctionnaires gouvernementaux participeront à la CIN2, qui s'ouvre mercredi et s'achèvera vendredi. La conférence intergouvernementale a été invitée à sensibiliser les décideurs aux carences nutritionnelles, notamment à l'incidence croissante de l'obésité dans tous les pays, quelle que soit leur catégorie de revenu. 
 
M. Graziano da Silva a salué la "déclaration de la vision de la nutrition" élaborée conjointement par les organisations de la société civile pour ses contributions plus générales. Il a ajouté que les Recommandations du Cadre d'action offraient un "solide point de départ" car elles étaient le fruit d'un consensus entre plus de 200 gouvernements nationaux, et de vastes consultations avec des organisations de la société civile et le secteur privé. "Avec ce consensus, nous pouvons avancer plus rapidement", a-t-il dit. 
 
Dans un discours prononcé à l'Università degli Studi Roma 3, le Directeur général a également souligné que le Cadre d'action et la Déclaration de Rome qui l'accompagne reconnaissaient les principales revendications des groupes de la société civile, à savoir: le droit à l'alimentation; l'impact négatif de la pauvreté et de l'exclusion sociale sur la nutrition; la nécessité d'adopter des politiques intégrées, notamment des mesures de protection sociale et une action collective; la responsabilisation des consommateurs; le rôle central de l'agriculture familiale, des petits exploitants agricoles, et plus particulièrement des productrices; et l'importance des circuits alimentaires locaux.
 
La FAO a souligné l'importance des systèmes alimentaires et la nécessité de les modifier de manière à garantir  une alimentation adéquate, des régimes alimentaires diversifiés et la pérennité de l'environnement. "La croissance économique, l'expansion de la production vivrière et la mondialisation de la filière alimentaire ne débouchent pas automatiquement sur une amélioration de la nutrition", a affirmé le Directeur général de la FAO. 
 
Il a exhorté tous ceux qui participent au débat à "trouver un équilibre entre nos demandes et nos rythmes différents" et à  ne pas se montrer trop catégoriques. Prenant pour image un élastique que l'on tirerait dans tous les sens, il a ajouté: "Quand l'élastique casse, tout le monde est perdant, et nous ne devons éviter cela."  
 
Selon le chef du Groupe de liaison des OSC, Flavio Valente, la CIN2 s'annonce comme un sommet historique car les organisations de la société civile ont voix au chapitre. Les points de vue de la FAO "concordent avec les nôtres", a-t-il dit. 
 
M. Valente a décrit un système alimentaire mondial "vertical et hégémonique", dont les choix et les lois sont responsables de souffrances humaines généralisées et de décès. La déclaration de la vision des OSC insiste aussi sur les responsabilités normatives et règlementaires de la FAO et de l'OMS.