La Tunisie gangrenée par les grèves sauvages: A quoi sert le code pénal !?

La Tunisie gangrenée par les grèves sauvages: A quoi sert le code pénal !?
 
 
S'il est un pays qui peut se "vanter" d'avoir le nombre record de grèves, c'est bien la Tunisie.Depuis la révolution, l'on a l'impression que la notion de peur du gendarme a disparu. Du coup, l'on foule au pied impunément les règles les plus élémentaires du syndicalisme.
 
L'Etat, qui a perdu toute autorité, est contestée par le citoyen le plus ordinaire.Ce dernier, pour la moindre peccadille, la moindre mauvaise humeur descend dans la rue, sèche le travail, bloque l'accès des locaux et nargue une police devenue par miracle l'une des plus dociles au monde.
 
Sinon comment expliquer qu'au cours seulement des quatre premiers mois de l'année 2015, l'on recense 126 grèves légales, ne parlons même pas des sit-in, grèves sauvages et autres gestes anarchiques sans préavis qui gangrènent désormais la fonction publique.
 
Partout dans le monde, le rôle du syndicat consiste à défendre les intérêts des salariés. Acteurs du dialogue social entre l’Etat, les employeurs et les salariés, les syndicats peuvent aussi engager des actions de protestation (grèves, manifestations, pétitions…) quand les droits  des salariés sont foulés au pied…Seulement voilà, en Tunisie, les choses ne se passent pas ainsi. Et c'est révoltant !
 
Il est insensé et même criminel qu'à l'heure actuelle où l'économie du pays est au ras des pâquerettes et au moment où l'on cherche à sortir la tête hors de l'eau, certains syndicats se permettent d'organiser des grèves sauvages et anarchiques qui ne seraient que contre-productives tant la plupart des revendications sont fantaisistes, irréfléchies et déraisonnables en l'état actuel des choses.
 
Nombre de salariés, encore dans l'euphorie de la révolution, se croient sortis de la cuisse de Jupiter. Et confondent révolution et anarchie, imposent leur loi dans les entreprises et les établissements, organisent des grèves et de sit-in sauvages, décident de leur timing, réclament des augmentations salariales insensées. Et se soucient comme d’une guigne des conséquences néfastes que cela pourrait avoir !
 
Resté trop laxiste et molle, l'on attendait du gouvernement qu'il tape du poing sur la table, en sanctionnant sévèrement tous les fauteurs de troubles. Que nenni ! Au lieu d'appliquer le code pénal, le gouvernement se contente de communiqués laconiques, du genre "le nombre de jours de grève ne seront pas payés". Décision d'ailleurs contestée par l'UGTT où certains continuent à n'en faire qu'à leurs têtes sans se soucier que leur irresponsabilité est en train de ruiner le pays. 
 
Voilà où nous en sommes encore à l'heure où les arrêts de travail sont devenus une véritable hémorragie pour notre économie.
 
La question que l'on est en droit de nous poser est de savoir que fait l'Etat de notre Code pénal? Les textes de lois ne sont-ils là que pour meubler les tiroirs des palais de justice? Parce que le code pénal tunisien est sans équivoque. 
 
L'article 136 dit clairement: "Est puni de trois ans d'emprisonnement et de sept cent vingt dinars d'amende, quiconque par violences, voies de fait, menaces ou manoeuvres frauduleuses, provoque ou maintient, tente de provoquer ou de maintenir une cessation individuelle ou collective de travail."
 
Et l'article 137 de poursuivre: "Est puni de cinq ans d'emprisonnement et de deux cent quarante dinars d'amende quiconque, dans le but de porter atteinte à la liberté du travail, a volontairement détérioré ou tenté de détériorer des marchandises, matières, machines conducteurs ou producteurs d'énergie, appareils ou autres instruments servant à la fabrication, à l'éclairage, à la locomotion ou à l'alimentation hydraulique..."
 
Il est temps que l'Etat prenne le taureau par les cornes en punissant sévèrement les contrevenants, autrement la Tunisie ne sera pas près de sortir de cette ambiance pourrie. Une ambiance où les salariés réclament la facilité en voulant à la fois le beurre, l'argent du beurre et pourquoi pas le sourire de la crémière !
O.D.