La Tunisie toujours sous observation: Nous n'avons pas le droit de décevoir !

  La Tunisie toujours sous observation: Nous n'avons pas le droit de décevoir !

 

La tournée que je viens d'effectuer en Europe et plus particulièrement en Allemagne et en France (...) m'a permis d'intervenir successivement sur l'expérience de la transition démocratique et l'analyse des résultats des élections législatives du 23 octobre et les perspectives d’avenir qui en résultant.

Cette tournée m'a permis de prendre davantage conscience de l'intérêt, voire de l'engouement que suscite encore l'expérience tunisienne partout dans le monde- y compris auprès des pays à forte tradition démocratique.

Nul n'est prophète dans son propre pays...c'est bien l'adage qui s'applique merveilleusement au cas tunisien...Alors que l'impatience, la déception et la désaffection traduisent l'attitude d'une majorité de Tunisiens vis-à-vis de leur classe politique... L'opinion internationale est de tout autre avis: c'est le respect, voire parfois l'admiration qui marquent sa vision sur ce qui se passe en Tunisie...

Pour eux, la Tunisie  n’est autre que le premier pays à avoir impulsé les révolutions des pays arabes et renversé des dictatures qu'on pensait indétrônables. ..Ces pays ont toujours de l'admiration pour les peuples dignes et libres qui marquent de leur courage l'histoire de l'humanité…Les Tunisiens ont prouvé au monde entier qu'ils sont un peuple libre, digne et respectable.
 
Mais les Occidentaux sont aussi admiratifs du processus de transition  démocratique...qui a mieux réussi en Tunisie - malgré les quelques imperfections- que dans les autres pays du printemps arabe.

Une Constitution moderne et qui devrait enraciner durablement la Tunisie dans le modèle démocratique,  suivie d'élections libres et démocratiques qui rendent possible une alternance pacifique au pouvoir...C'est ce que l'opinion internationale a retenu de l'expérience tunisienne.Nos déboires internes ne font pas cas auprès de ceux qui nous observent de l'extérieur. Pour eux, c’est le résultat qui compte: La Tunisie a chassé la dictature, a promulgué une nouvelle Constitution moderne et démocratique et a assuré l’alternance pacifique au Pouvoir, à travers des élections libres et démocratiques. C’est ce que retiendra l’Histoire, le reste n’est que douleur qui précède la naissance.

En Tunisie, on a tendance plutôt à retenir la douleur et oublier la naissance

Dans quelques jours, et en trois ans, la Tunisie s’apprête à vivre le quatrième grand évènement démocratique (trois élections majeures et une Constitution) de sa nouvelle histoire, alors que dans d’autres pays, on dénombre le nombre de complots et de renversements de régime…

En dépit des difficultés que vivent nombre de Tunisiens, en dépit surtout des pertes en vies humaines qui nous sont chères et vivement regrettables, la Tunisie est en train de gagner son pari.

A mes compatriotes, je me permets de dire qu’il faut retenir l’Histoire avec un grand «H» et non pas nos petites histoires de tous les jours. Et à mes confrères et consœurs hommes et femmes politiques, je dirai: On représente un grand pays aux yeux de l’extérieur, on représente des concitoyens dont les attentes sont grandes… On se doit donc d’être des grands… plus grands que la petitesse de nos intérêts particuliers, plus grands que nos petites chapelles, plus grands que nos petits clans !

Nous autres Tunisiens, que nous soyons gouvernants ou gouvernés, il nous est strictement interdit de décevoir ! Faisons-le pour la Tunisie, faisons-le pour l’Histoire.

Mehdi Ben Gharbia