L’aéroport Tunis-Carthage interdit aux avions en provenance de Libye

L’aéroport Tunis-Carthage interdit aux avions en provenance de Libye
 
 
Dans un bref communiqué, Tunisair a annoncé que pour des raisons de sécurité tous les vols provenant de la Libye seront interdits d’atterrir à l’aéroport de Tunis-Carthage, à partir du 5 décembre 2015, et ce jusqu’à nouvel ordre. 
 
Le communiqué, qui ajoute que durant cette période les vols en provenance des aéroports libyens seront déroutés vers l’aéroport de Sfax-Thyna, relève que les compagnies libyenne ont été informées de cette décision. Décryptage 
 
En attendant que l’Office de l'aviation civile et des aéroports (OACA) publie un communiqué pour donner plus d’éclairages  sur cette question, cette décision n’a pas été du goût de certains qui ont vu du mépris pour Sfax au point de la qualifier de « ville tchadienne ». Pour d’autres, c’est une bonne décision qui ne manquera pas  de booster l’économie de la région.
 
Cette décision intervient après la réouverture , il y a trois mois et demi, de l’espace aérien tunisien aux compagnies aériennes libyennes (18 août 2015). 
 
Pour mémoire, les autorités tunisiennes avaient fermé l'espace aérien tunisien de/vers les aéroports libyens depuis le 21 Août 2014, et a permis uniquement à la compagnie aérienne libyenne d'effectuer des vols commerciaux à partir des deux aéroports de Tobrouk et Al Abrag vers Tunis.
 
Depuis l’attentat perpétré contre le bus de la garde présidentielle qui a fait une douzaine de morts, la sécurité des aéroports tunisiens a été renforcée par des équipements de contrôle développés, et ce, dans le cadre de la lutte contre d'éventuelles menaces terroristes et moyennant un investissement global de 33 MDT.
 
 Ces mesures ont consisté à augmenter la proportion d'inspection sélective de routine par le personnel de l’aéroport, à renforcer le contrôle à l’entrée des avions et à empêcher l’entrée aux non-autorisés, à inspecter les marchandises et les équipements liés au processus de nettoyage de l'avion, à imposer un contrôle supplémentaire sur les bagages et à garantir leur sécurité jusqu’à leur embarquement sur l’avion.
 
Elles ont également pour buts de renforcer le contrôle sur les passagers, de fouiller tous les agents avant leur entrée dans la zone de cargaison, d’effectuer une inspection supplémentaire du fret aérien en utilisant des machines à rayons X, et de procéder à une inspection complète de l'avion après le départ des employés et avant l'embarquement des passagers.
 
Ces mesures visent aussi à surveiller l'avion pendant la période de sa préparation, à vérifier les documents de voyage des passagers en coordination avec les autorités de sécurité, tout en étant vigilant quant aux documents suspects et à donner aux vols provenant des destinations sensibles l’importance qui s’impose.
 
C’est dans le cadre de cette dernière mesure que s’inscrit apparemment la décision d’interdire, pour des raisons de sécurité aux avions en provenance de Libye d’attérir à l’Aéroport de Tunis Carthage.
 
Cette décision aurait aussi pour objectif de prévenir toute menace terroriste (explosion de bombes dans les avions, avions suicides…), sachant que le groupe terroriste Daech campe selon le chef du gouvernement Habib Essid « à seulement 70 km des frontières de notre pays ».
 
En dépit de son bien fondé, cette décision suscite, néanmoins,  des interrogations quant au choix de l’aéroport de Sfax-Thina. Cet aéroport serait-il mieux sécurisé que les aéroports de Tunis Carthage, de Monastir  ou de celui de Djerba ?
 
Selon une source aéroportuaire de l’aéroport Ennfifha Monastir qui a voulu garder l’anonymat des libyens l’auraient informé de leur souhait d’attérir à Monastir, et ce, pour une raison simple. S’ils voulaient aller à Sfax, ils auraient pu le faire en voiture au regard de la distance qui sépare cette ville de la Libye. Espérons que le communiqué de l’OACA nous éclairera sur toutes ces spéculations. 
 
KIM
 
 
 

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