L’affaire des fausses armes belges : des têtes doivent tomber !

L’affaire des fausses armes belges : des têtes doivent tomber !

 

Une tempête dans un verre d’eau, c’est le cas de le dire concernant cette affaire de « conteneur plein d’armes » introduit en Tunisie par un investisseur belge qui vient d’être libéré ainsi que ses deux amis la femme tunisienne et le ressortissant français. Si l’on croit les analyses balistiques, les armes supposées   être un arsenal de guerre, se sont avérées de simples répliques, c'est-à-dire des jouets. L’opinion publique induite en erreur par les déclarations des responsables de la douane est comme sonnée.

L’affaire a été amplifiée par certains médias prompts à sauter sur de telles aubaines pour inviter sur leurs plateaux des experts et des commentateurs qui sont allés chacun de ses propres analyses, pour la plupart fausses et sans intérêt. Elle est venue comme pour nous tirer de notre crédulité et prouver encore une fois que nos responsables, à tous les niveaux, ont beaucoup à apprendre en matière de communication.

Le directeur général de la douane, le directeur des investigations et les responsables syndicaux se sont relayés sur les plateaux et dans les divers médias pour débiter, à la hâte de fausses informations, alors qu’ils auraient dû faire plus de circonspection en attendant les résultats de l’enquête. Mais, connaissant les rouages de l’Etat, le directeur général de la douane avait certainement informé son supérieur hiérarchique, le ministre des Finances qui l’aurait autorisé à fournir ce genre d’explications.

Cette situation rocambolesque a porté atteinte à l’image du pays déjà écornée par mille et une affaires. Elle a frappé dans le cœur la crédibilité d’une institution, la douane tunisienne qui souffre d’un déficit d’image. Et par delà la douane, qui a été ridiculisée, c’est l’Etat qui a perdu beaucoup de sa crédibilité dans cette affaire.

Dans une démocratie qui se respecte, des têtes doivent tomber et pas uniquement celles de subordonnées auxquelles nous a habitués le chef du gouvernement Habib Essid. Un ministre qui ne sait pas gérer une affaire de cette importance doit démissionner parce qu’il s’agit là d’un vrai scandale. Tout comme les responsables qui se sont rués sur les plateaux pour parler de leur succès et ajouter à la suspicion et à la peur. Pour sauver l’honneur bafoué de l’Etat, de grosses têtes doivent tomber.

Toutefois, l’on se demande si l’opinion publique va accepter facilement qu’une arme de guerre sophistiquée  se transforme en une simple réplique.

B.O.

Votre commentaire