L’affaire des laboratoires SAIPH dévoilerait-elle des malversations au sein du ministère de la Santé ?

L’affaire des laboratoires SAIPH dévoilerait-elle des malversations au sein du ministère de la Santé ?
 
 
Depuis qu’elle a été rendue publique par le parti de l’Union populaire républicain (UPR), l’affaire des Laboratoires SAIPH ne cesse d’alimenter la polémique. Lorsqu’il a divulgué cette affaire dont les retombées économiques menacent la pérennité d’un de nos fleurons en matière d’industrie pharmaceutique, à savoir les laboratoires publics SAIPH, le parti de l’UPR a accusé le ministère de la Santé d’être inféodé aux multinationales du médicament contre les intérêts nationaux.
 
L’UPR a rappelé que les laboratoires publics SAIPH, en vertu d’accords avec les laboratoires français Servier, fabriquaient, jusque-là, certains médicaments dont ils détiennent les AMM (autorisation de mise sur le marché). Or, les laboratoires Servier ont jugé par la suite de ne pas reconduire leur collaboration avec SAIPH. Alors que  ce dernier restait l’unique propriétaire de ces AMM dont il ne pouvait être dépossédé qu’en cas d’infraction à l’article 11 qui régit les AMM.
 
Cependant, au moment où les deux partenaires étaient en négociation pour résoudre à l’amiable leur cessation de collaboration, la direction de la pharmacie et du médicament (DPM), relevant du ministère de la Santé est rentré bizarrement en ligne pour décréter le retrait des AMM de SAIPH et leur attribution à une tierce compagnie !!
 
Suite à cette surprenante décision qui lèse les laboratoires publics et menace l’emploi de son personnel, la Société Arabe des Industries Pharmaceutiques (SAIPH) a réagi en programmant une conférence de presse mardi prochain et en éditant un communiqué pour jeter toute la lumière sur cette affaire « qui constitue un précédent fâcheux et grave aux niveaux :
 
- Du non-respect des lois en vigueur
- De la mise en péril de l’industrie pharmaceutique nationale dont la première victime est la société SAIPH
- De l’envoi d’un signal négatif aux investisseurs, surtout les arabes parmi eux. »
 
Le communiqué a rappelé que SAIPH est une société à capitaux arabes dont l’état tunisien est l’un des principaux investisseurs et que depuis l’avènement de la révolution, ses actionnaires ont consenti un investissement de 30 millions de dinars pour doubler les installations industrielles et ont procédé à une augmentation du capital de 24 millions de dinars.
 
Mais avec tout cela la direction de la pharmacie et du médicament (DPM), relevant du ministère de la Santé, n’a pas eu froid aux yeux de la pénaliser injustement de la sorte et de donner ainsi l’opportunité aux multinationales du médicament de contrôler le marché pharmaceutique tunisien et d’y commettre tous les dépassements.
 
Face à la grave tournure de cette affaire, une enquête sérieuse doit être ouverte à ce sujet pour délimiter les responsabilités et poursuivre en justice certains pseudos responsables du ministère de la Santé où les malversations et le favoritisme seraient devenus monnaie courante.
 
 

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