Le 11 septembre, 14 ans après, c’est le relatif déclin des Etats-Unis

Le 11 septembre, 14 ans après, c’est le relatif déclin des Etats-Unis

 

La surmédiatisation permet de justifier ou faire accepter, en partie par l'opinion, les actions militaires américaines et son déclin sur la scène internationale.

Quatorze ans après, « la guerre contre le terrorisme », qui visait à éradiquer toute menace, y compris celle des Etats dénoncés comme « voyous », s’est avéré un échec. Les Etats-Unis devraient revenir à l’Irak après l’avoir quitté il y’a juste un an. Ils avaient laissé derrière eux un pays détruit, avec un gouvernement divisé, religieux et corrompu, qui sera plus proche de Téhéran que de Washington. L’Etat islamique, plus connu sous l’acronyme Daesh, un mouvement terroriste puissant, riche, porteur d’une idéologie totalitaire et ne reculant devant aucune violence. Il s’est taillé un territoire, vend du pétrole en contrebande, s’est emparé de Bassorah, la deuxième ville d’Irak, menace les faubourgs de Damas et risque de déstabiliser, demain, la Jordanie et le Liban. En Afghanistan, malgré les déclarations lénifiantes, la montée en puissance des Talibans apparaît irrésistible, tandis que le Pakistan s’enfonce dans la crise.

Le prix de ces guerres, avant tout payé par les peuples qui en ont été les victimes, pèse aussi sur les Etats-Unis et plus largement sur l’Occident, de deux manières. Elles ont permis une remise en cause des libertés au nom de la lutte contre le terrorisme, légalisé la torture, les enlèvements, les écoutes illégales, les assassinats ciblés, etc., pratiques qui se sont étendues malgré l’élection du président Barack Obama, comme le montre le maintien du bagne de Guantanamo ou l’utilisation sans restriction de drones.

D’autre part, ces guerres déclenchées par Washington ont coûté des sommes folles, entre 3 000 et 5 000 milliards de dollars pour les seuls Etats-Unis.Elles ont accéléré l’éclatement de la crise financière de 2008.

Malgré une situation sans précédent, les Américains semblent disposer de peu de moyens financiers pour relancer leur économie et lutter contre le chômage.

Aujourd'hui, c'est au tour de la Libye et de la Syrie de payer la note et de relancer l'économie américaine et occidentale par la guerre et le chaos généralisé dans cette région du monde.

Quatorze  ans après les attaques contre le World Trade Center, c’est le relatif déclin des Etats-Unis, désormais confrontés à la montée en puissance de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de l’Afrique du Sud, etc., qui caractérise la situation mondiale. Le 11-Septembre n’aura été, finalement, qu’une étape dans ce basculement du monde.

Abdessatar Klai