Le D G de Petrofac boude la conférence de la ministre ?!

Le D G de Petrofac boude la conférence de la ministre ?!
 
 
Le service de presse du ministère des Energies et des Mines a convié lundi en fin d’après-midi les journalistes à une conférence de presse programmée ce mardi matin au sujet de Petrofac.
 
Le texte de l’invitation a précisé que : «la ministre des Energies et des Mines Hella Cheïkhrouhou donnera une conférence de presse en présence du président de Petrofac. Cette conférence servira à annoncer la position officielle de la société à propos de ses investissements et de son avenir en Tunisie. »
 
Cette conférence s’est bel et bien tenue tout juste après la rencontre cruciale qui a regroupé ce matin Hella Cheïkhrouhou, accompagnée particulièrement du PDG de l’ETAP, du PDG de la STEG et du gouverneur de Sfax avec une délégation de Petrofac composée de son directeur général à l’échelle internationale Rob Jewkes, de son nouveau directeur en Tunisie Roy Armisho et de son Country Manager dans la région du Maghreb Imed Dérouiche.
 
Néanmoins, elle s’est déroulée sans la présence du DG de Petrofac alors qu’il était censé :« annoncer la position officielle de la société à propos de ses investissements et de son avenir en Tunisie », comme précisé dans l’invitation.
 
Malgré cette énigmatique absence, la ministre et ses conseillers en communication n’ont donné aucune explication à ce sujet.
 
En mode répétitif d’un discours qu’on ne cesse d’entendre depuis de longs mois, Hella Cheïkhrouhou a annoncé une reprise imminente des activités de Petrofac promettant la levée du blocage dans les prochains jours.
 
Elle a estimé que les dirigeants de Petrofac sont compréhensifs de la conjoncture particulière par laquelle passe le pays, ajoutant que le gouvernement est en train d’honorer ses engagements avec les protestataires et qu’il n’y a plus de raisons pour continuer à bloquer l’activité de la société et lui causer ainsi qu’à l’Etat tunisien d’énormes pertes.
 
L’absence d’informations nouvelles lors de la conférence de presse donnée par la ministre durant laquelle elle a laissé les journalistes sur leur faim, nous a poussés à chercher à nous renseigner ailleurs. Car le marathon de rencontres qu’a eues la délégation de Petrofac composée du trio Jewkes, Derouiche et Armisho avec le ministre des Affaires sociales Mohamed Trabelsi, le ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, Fadhel Abdelkefi, et la ministre des Finances Lamia Zribi et la ministre des Energies et de Mines Hella Cheïkhrouhou, ont certainement apporté du nouveau sur la situation et l’avenir de la société en Tunisie.
 
On a su dans ce sens que l’absence des dirigeants de Petrofac à la conférence de presse est due au fait qu’ils n’ont été informés de sa tenue qu’à la toute dernière minute et qu’ils avaient d’autres engagements.
 
Concernant les doléances des dirigeants de Petrofac, il semblerait qu’ils ont exigé la reprise immédiate de l’activité de la société et ont appelé le gouvernement tunisien à honorer ses engagements et à assumer pleinement ses responsabilités pour protéger son site de production à Kerkennah, ainsi que l’acheminement des camions remplis de gaz vers la centrale d’électricité de Sfax.
 
Les dirigeants de Petrofac ont abordé le sujet des pertes dues à l’arrêt de l’activité de la société dans la période qui s’est étalée entre janvier 2016 et janvier 2017 et qui sont estimées à quelque 50 millions de dollars (dont 26 auraient dû revenir à l’Etat tunisien).
 
Ils ont appelé à ce que le montant des 24 millions de dollars qui auraient dû revenir à Petrofac soit reconnu comme des pertes dans les bilans futurs de la société. Ce qui veut dire et que la société sera dédommagée en cas de litige avec l’Etat tunisien.
 
On a su par ailleurs que Petrofac a exprimé son engagement, au cas où l’activité reprendra normalement, à créer en partenariat avec la STEG une mini-centrale de production d’électricité pour l’archipel de Kerkennah.
 
Cette mini-centrale sera alimentée du condensat dont le transport via des camions, vers la centrale de Sfax est actuellement source de problèmes. Elle résoudra ainsi le problème du blocage de la sortie des camions de l’île qui aboutit à chaque fois à l’arrêt de la production, faute d’évacuation des quantités produites.
 
Selon des sources dignes, les dirigeants de Petrofac ont souhaité que le gouvernement honore ses promesses pour mettre un terme à un blocage insensé dans lequel toutes les parties sont perdantes.
 
 B.M.

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