Le FMI prévoit une sortie de crise de la Tunisie à partir de 2017

Le FMI prévoit une sortie de crise de la Tunisie à partir de 2017
 
 
Contrairement aux analyses souvent pessimistes des économistes du pays, le Fonds monétaire international (FMI), réputé pour ses analyses fines des situations macroéconomiques des pays, est  optimiste quant à  l’avenir de la Tunisie. Il prévoit une reprise de la croissance en Tunisie aux taux de 4% et plus à partir de 2017 et relève que 2016 sera, certes meilleure que 2015, mais demeurera encore une année de transition dédiée à préparer ce retour au niveau normal (New normal).
 
C’est du moins ce qui ressort de la traditionnelle étude annuelle « perspectives économiques régionales du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord »  présentée, aujourd’hui, en grande pompe, à Tunis, par Giorgia Albertini, représentante résidente pour la Tunisie auprès du FMI en présence de Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie.
 
Les projections à moyen terme
 
Pour ne citer que les fondamentaux les plus importants, le Fonds prévoit, sur le moyen terme, une amélioration progressive de la croissance , soit un taux de croissance moyen annuel de plus de 4% durant les quatre dernières années du plan quinquennal (2016-2020), 4% en 2017, 4,6% en 2018, 5% en 2019 et 4,7% en 2020.
 
L’étude estime qu’abstraction faite des actes terroristes et tensions sociales qui ont plombé la croissance à court terme, la mise en place des réformes structurelles, la reprise du tourisme et l’amélioration de l’environnement international ne manqueront pas de soutenir positivement la croissance en Tunisie.
 
L’étude prévoit également le maintien au cours de ces années du taux d’inflation dans la limite du taux moyen de 4% à la faveur d’une politique monétaire prudente et à la baisse des prix des biens alimentaires et énergétiques, le prix du baril ayant baissé au fort taux de 60%. 
 
S’agissant du déficit courant que Chedly Ayari qualifie de talon d’Achille de l’économie tunisienne, le FMI estime que ce déficit s’est fortement détérioré. Ce déficit va se réduire, d’après le FMI, grâce à la reprise des recettes touristiques et des exportations du phosphate ainsi qu’à une réduction des importations alimentaires et énergétiques. Le Fonds considère toutefois que les réserves de devises du pays sont à un niveau confortable, grâce aux financements extérieurs et à l’accès aux marchés.
 
A moyen terme, le niveau des réserves resterait à des seuils confortables, voire au-dessus de quatre mois d’importations et continuerait à se renforcer.
 
Intervenant sur le volet importations, le gouverneur de la BCT a invité l’Etat à les rationaliser au maximum, à éviter le gaspillage et à se limiter au strict nécessaire.
 
Concernant le déficit budgétaire, le fonds estime qu’après une détérioration importante, ce déficit s’est réduit pour atteindre, en 2014, 3,3% et probablement 3,4% en  2015. Le Fonds justifie cette détérioration par trois facteurs : l’accroissement de la masse salariale, la baisse des  dépenses en capital et la hausse de la dette publique.
 
Ce qui reste à faire
 
Au volet des recommandations, le FMI suggère de continuer à préserver la stabilité macroéconomique, à soutenir la croissance par une consolidation budgétaire, à suivre une politique monétaire prudente et à conférer à la politique de change plus de flexibilité.
 
Le Fonds invite le gouvernement tunisien à achever les réformes en cours. Il s’agit particulièrement du code des investissements, de la loi bancaire, de la loi sur la BCT,  et de la loi sur les faillites et de la loi sur la fiscalité qui permettra selon Giorgia Alberrtin une plus grande équité, plus de transparence et une meilleure mobilisation des revenus.  
 
A ce sujet, le Fonds reconnaît que certaines mesures fiscales ont été déjà prises dans le cadre de la loi de finances 2016 et recommande d’accompagner l’ensemble de la réforme par une modernisation de l’administration fiscale.
 
Toujours dans le souci de réaliser une croissance plus élevée et plus inclusive, le Fonds propose une réforme radicale des subventions énergétiques et considère que la baisse du prix du pétrole à l’échelle mondiale constitue une opportunité pour réduire la compensation tout en protégeant les catégories sociales les plus vulnérables. 
 
La démarche à suivre consiste à baisser les prix de certains produits et à introduire une formule automatique des prix, le cas pour l’ajustement prévu des prix du carburant conformément au cours mondial de l’énergie.
KIM 
 
 

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