Le MAE met fin aux fonctions de 4 ambassadeurs : l’association des anciens ambassadeurs réagit

Le MAE met fin aux fonctions de 4 ambassadeurs : l’association des anciens ambassadeurs réagit

 

Le ministère des affaires étrangères a mis fin aux fonctions de quatre ambassadeurs accrédités à l’étranger ayant atteint l’âge de la retraite. Il s’agit de Mme Afifa Mellah, ambassadeur à Amman, Mohamed Salah Tekaya ambassadeur à Ankara, Ghazi Jomaa ambassadeur en Autriche et représentant auprès des organisations internationales à Vienne et Hatem Sayem ambassadeur auprès de l’Etat des Emirats arabes unis. Ces ambassadeurs ne sont à leurs postes que depuis trois ans pour le plus ancien et d’un un an et deux mois pour le plus récent. La fin de mission leur a été signifiée quelques jours avant la date de cessation de fonction fixée au 31 décembre 2016.

Selon le site lediplomate dépendant de l’association des anciens ambassadeurs et consuls généraux, « si le couperet de la limite d’âge leur est tombé dessus, ce n’est pas à la dernière minute que cela doit leur être signifié. Pour ambassadeur qu’il soit il y a derrière chacun d’entre eux une famille, des enfants dans les écoles, les lycées ou les universités. Certes l’administration est un monstre froid, mais on ose espérer qu’elle ne traite pas les représentants de l’Etat à l’étranger avec désinvolture »

Le site rappelle que « le mouvement des ambassadeurs se fait pendant l’été car chacun doit savoir dès la rentrée où il va poser ses valises. Faire un mouvement même restreint trois mois plus tard pour une raison apparemment connue longtemps à l’avance n’a pas de sens. C’est même une insulte faite aux intéressés qui auront dû avoir plus de considération par le ministère où ils ont passé les plus belles années de leur vie et où ils ont fait de leur mieux pour mériter les fonctions éminentes qui leur ont été confiées ».

Le site s’élève contre la fixation de l’âge de la retraite à 60 ans pour les ambassadeurs « en vertu d’une décision irrévocable prise, paraît-il par le Chef du gouvernement sans possibilité de dérogation ». « Si nous nous attachons à professionnaliser la carrière diplomatique comme c’est l’aspiration légitime du corps, il est indispensable de réviser à la hausse cet âge comme c’est le cas pour les hauts magistrats et les professeurs d’université. Compte tenu de l’alternance entre des postes à l’étranger et des fonctions à l’administration centrale, il est difficile pour les plus méritants d’accéder au poste d’ambassadeur avant cinquante ans. Ainsi, dans le meilleur des cas il peut prétendre à deux postes de sorte que la carrière se trouve interrompue alors que le fonctionnaire a atteint l’âge de la maturité et son expérience est devenue plus riche et donc son rendement est meilleur ».

« Ceci devient impérieux maintenant car la relève n’est pas assurée par l’effet d’ailleurs du départ à la retraite de fournées de diplomates qualifiés au cours des dernières années. D’ailleurs en raison de cette « hémorragie » au sein du personnel du ministère des affaires étrangères ce ne sont pas les missions à l’étranger qui sont affectées mais aussi l’administration centrale qui travaille actuellement avec la moitié des effectifs prévus dans la loi des cadres » précise le site.

Il fait remarquer que « le président de la république qui connait la maison doit être sensible à ces arguments. Le ministre des affaires étrangères qui a été lui aussi victime de cette situation à la fin de sa carrière administrative est appelé à réviser les décisions de fin de mission des ambassadeurs concernés et de les maintenir en fonctions jusqu’au prochain mouvement annuel. C’est la moindre des choses de ce que peut faire l’administration à leur égard, eux qui ont tant donné ».

« Il est urgent enfin de réviser l’âge de départ à la retraite pour les ambassadeurs pour l’aligner sur celui de leurs collègues d’autres pays où il est généralement fixé à 65 ans avec possibilité de le prolonger jusqu’à 70 ans. Il faut bien savoir qu’un ambassadeur n’occupe pas la place d’un jeune que l’administration doit recruter. L’expérience acquise et la compétence éprouvée ne courent pas les rues » écrit encore le site.

Il conclut en espérant que « cette question sera réglée de la manière la plus appropriée. En tout cas de manière satisfaisante aux intéressés et à l’Etat qui a encore besoin des services de ces ambassadeurs-là à un moment crucial où la diplomatie est appelée à jouer un rôle important au service de la transition démocratique que vit notre pays ».

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