Le nouveau parlement se dessine: 81 sièges pour Nidaa et 68 pour Ennahdha

Le nouveau parlement se dessine: 81 sièges pour Nidaa et 68 pour Ennahdha

 

Selon l’agence de presse turque Anadoul, mais aussi plusieurs autres sources concordantes, le résultat du scrutin qu'a vécu la Tunisie se dessine et se traduit en chiffres d'heure en heure, et où la tendance déjà annoncée par plusieurs instituts de sondage, se confirme au fur et à mesure.
 
En effet, sur un total de 214 sièges sur 217 (puisque le décompte n'inclut pas certains sièges de l'étranger) Nidaa Tounes arriverait en première position avec 81 sièges (ce résultat peut s'améliorer encore),Ennahdha deuxième avec 68 sièges, l'UPL troisième avec 17 sièges, le Front Populaire avec 12 sièges et Afek Tounes avec 9 sièges.
 
Le restant des sièges se répartirait comme suit, toujours selon les mêmes sources; le Courant Démocratique 5, le Congrès pour la République 4,  Al-Moubedra 4, Le Mouvement du Peuple 2, Ettakatol 2, Al Joumhouri 1, Tayar al-Mahabba 1, La Fidélité au Projet 1, la Voix des Agriculteurs 1, Le Mouvement des Démocrates Socialistes 1, Al-Majd au Jérid 1, Indépendants 2.
 
Bien évidement, ces résultats sont préliminaires et non définitifs. Toutefois ces chiffres peuvent changer de un ou deux points mais quoi qu'il arrive, la tendance générale, le classement et les positions devraient rester inchangés.
 
Quelques enseignements sont à tirer de ces chiffres même s'il ne sont pas définitifs.
 
Comme annoncé depuis plusieurs mois, Ce sont les mouvements Nidaa Tounes et Ennahdha qui sont sortis vainqueurs de ce scrutin. Cependant, même si Ennahdha est arrivée en seconde position forte de quelque 68 sièges, il s'agit d'élections au goût de défaite du côté de Montplaisir tant l'espoir régnant était de confirmer le résultat de 2011. C'est donc en définitive Nidaa qui est en sorti vainqueur, au plus grand plaisir de ceux qui ont appelé au "vote utile".
 
De son côté, l'Union Patriotique Libre (UPL), même si annoncée avec un bon résultat, constitue sans aucun doute la surprise de ces élections, à l'image d'Al Aridha Chaâbia lors du vote d'octobre 2011.
 
Le Front Populaire, après une vraie décadence, il y a trois ans, a finalement rectifié le tir et a su mobiliser ses troupes pour un résultat tout à fait respectable, surtout lorsqu'on le compare avec les autres ténors de la scène politique tunisienne, à l'instar d'Ettakatol, du CPR, d'Al Joumhouri, de l'Alliance Démocratique ou encore de l'UPT (Union pour la Tunisie, guidé par Al Massar)...etc. qui sont tous tombés des nues!
 
Mais une lecture un peu plus approfondie permet de dévoiler d'autres enseignements non moins importants.
 
Le parti Afek Tounes qui est arrivé en cinquième position (reste à confirmer le nombre de sièges obtenus, comme c'est le cas pour tous les autres partis sans exception) a évolué depuis les dernières législatives. Il a presque doublé son capital, ce qui prouve que c'est un parti qui effectue un travail de structure et de terrain assez complexe et bien étudié. Certains observateurs l'annoncent même comme le futur parti qui saura rassembler toutes les compétences centristes démocrates, libérales et sociales.
 
Aussi et non moins intéressant, le parti créé par Mohamed Abbou après avoir quitté le CPR, à savoir le Courant démocratique (Attayar Addimocrati) s'est distingué par rapport à ses anciens compères du CPR et de WAFA, puisqu'il a pu obtenir un résultat "correct", vu la nouvelle mosaïque du pays sur le plan politique. Un parti qui fera, sans aucun doute, du chemin s'il sait préserver cet acquis et bâtir à partir de cette première expérience pour ce nouveau-né de la scène politique tunisienne.
 
Pour conclure, et en attendant les résultats définitifs et officiels que l'ISIE annoncera d'ici mercredi prochain, le paysage politique tunisien est en pleine mutation. Des partis ont bourgeonné, d'autres ou plutôt un (Ennahdha) a stagné et d'autres sont en pleine perdition pour ne pas dire ont disparu ou signé leur arrêt de mort!
 
Il serait très intéressant de regarder comment les choses évolueront dans un futur très proche et à quoi s'en tiendront les différentes tractations politiques. Une chose est sûre ce sera l'effervescence dans l'arène!  
 
Slim Maâtoug