L’Egypte épinglée par l'Union Européenne

L’Egypte épinglée par l'Union Européenne

A travers une résolution adoptée lors d'une session plénière à Strasbourg, le Parlement européen "appelle les autorités égyptiennes à fournir aux autorités italiennes tous les documents et les informations nécessaires pour permettre une enquête conjointe rapide, transparente et impartiale sur le cas de (Giulio) Regeni". Un total de 588 eurodéputés se sont prononcés en faveur du texte, dix ont voté contre et 59 se sont abstenus. Dans ce texte, ils "condamnent fermement la torture et l'assassinat dans des circonstances suspectes du citoyen européen Giulio Regeni".

L'étudiant de 28 ans avait disparu mystérieusement dans le centre du Caire le 25 janvier -jour anniversaire de la révolution de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir- alors que les autorités avaient interdit tout rassemblement et que policiers et soldats par milliers quadrillaient la capitale. Son corps avait été retrouvé neuf jours plus tard, le 3 février, atrocement torturé, dans un fossé d'une banlieue de la capitale égyptienne. Une autopsie a été pratiquée à Rome début février, juste après le rapatriement du corps. Elle a révélé que la mort a été provoquée par un coup violent à la base du crâne. Mais le corps portait aussi de multiples fractures, des traces de coups répétés, de brûlures et d'autres sévices. Le jeune homme aurait notamment eu tous les ongles de pieds et de mains arrachés.

Les défenseurs des droits de l'Homme, à commencer par Amnesty International, affirment que le doctorant à l'université britannique de Cambridge, qui faisait une thèse sur les mouvements et syndicats ouvriers égyptiens, a été arrêté par la police ou les services de renseignement qui l'auraient torturé pour obtenir des informations. Les milieux diplomatiques et la presse italiens privilégient aussi cette thèse.

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