Leila Chettaoui : Ali Larayedh, Lotfi Ben Jeddou et Mohamed Frikha seront auditionnés

La députée Leila Chettaoui, présidente de la commission d’enquête parlementaire travaillant sur les réseaux d’envoi de jeunes tunisiens aux foyers de tension a annoncé lundi que les ministres de l’Intérieur, de Transport, de la Justice et des Affaires étrangères, ainsi que des secrétaires d’Etat et des directeurs de la Sûreté nationale depuis seront convoqués pour être auditionnés par la commission. Elle a cité Ali Laârayedh, Lotfi Ben Jeddou, Rafik Chelly et Ridha Sfar, notamment.

Intervenant sur les ondes de Shems-FM, elle a indiqué que la séance d’audition du ministre de l’Intérieur, Hédi Majdoub, à l’ARP a permis de lever le voile sur un grand nombre d’éléments. Lors de cette audition, le directeur des frontières et des étrangers a élucidé les points relatifs à la première vague de départ vers les foyers de conflit.

Cette première vague a débuté durant le troisième semestre de l’année 2012, selon Leila Chettaoui. Les terroristes en question se rendaient dans les zones de combat, soit via les frontières séparant la Tunisie et la Libye : « De Libye jusqu’en Turquie puis vers la Syrie » soit via les aéroports Tunis-Carthage et celui de Sfax.

Leila Chettaoui a cité l’exemple du terroriste Noureddine Chouchene qui avait en sa possession 3 passeports qu’il s’était procurés « dans des consulats tunisiens à l’étranger notamment celui d’Italie ».

A ce sujet, la députée a indiqué que l’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA) détient d’importantes informations sur les coordonnées de ces terroristes et leurs destinations. « Sur 3000 tunisiens présents dans les zones de combat, 60% sont en Syrie, 30% en Libye et les autres sont en Irak et ses alentours », a déclaré Leila Chettaoui.

Elle a également avancé qu’en 2013, 100 réseaux ont été démantelés, puis 180 en 2015 et 340 en 2016.

« Le propriétaire de Syphax Airlines, Mohamed Frikha sera également amené à répondre aux questions que se posent un grand nombre de Tunisiens », a-t-elle assuré dénonçant par ailleurs les activités frauduleuses de deux associations tunisiennes, à Bizerte et Ben Guerdane, impliquées dans le départ de jeunes Tunisiens vers les foyers de conflit.