Les autorités canadiennes perdent la trace de Belhassen Trabelsi qui devait être expulsé vers la Tunisie ( média canadien)

Les autorités canadiennes perdent la trace de Belhassen Trabelsi qui devait être expulsé vers la Tunisie ( média canadien)

Sous le titre : « Révolution tunisienne: le Canada a perdu la trace de Belhassen Trabelsi », le site du quotidien de Montréal, lapresse.ca annonce ce jeudi que les autorités canadiennes ont perdu la trace du gendre du président déchu Belhassen Trabelsi qui devait être expulsé vers son pays a été perdue.
Le site écrit : L'expulsion de l'un des principaux oligarques de l'ancienne dictature tunisienne, attendu dans son pays où il doit purger 15 ans de prison, a été annulée cette semaine parce que les autorités canadiennes ont perdu sa trace au terme de cinq ans de procédures judiciaires à Montréal.
Tout était prêt. Le 31 mai devait être un jour important dans le sillage du Printemps arabe. Le Canada allait finalement expulser Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ancien dictateur tunisien Ben Ali, comme le réclame le nouveau gouvernement démocratique de Tunis depuis des années.
Sauf que le principal intéressé s'est volatilisé dans la nature avant que l'Agence des services frontaliers ne réussisse à le mettre dans un avion.
Les détails de l'imbroglio sont exposés dans une décision récente de la Cour fédérale, en réponse à une demande de sursis du renvoi présentée par l'avocat de M. Trabelsi.
Le juge Yvan Roy a rejeté la demande de sursis, mais a constaté du même souffle que le renvoi semblait soudain compromis par l'absence « troublante » du principal intéressé.
« De l'avis même de l'avocat qui représente les intérêts du demandeur, celui-ci est introuvable », écrit le juge.
LES AUTORITÉS SILENCIEUSES
M. Trabelsi n'a d'ailleurs pas collaboré aux préparatifs de renvoi. « La Cour a été prévenue [...] que le demandeur ne s'est pas présenté au rendez-vous fixé par l'Agence des services frontaliers du Canada pour l'après-midi du 24 mai 2016 », ajoute le magistrat.
L'Agence a refusé de commenter la situation hier. Après avoir publié 62 avis de recherche avec photo de fugitifs qu'elle souhaitait expulser du Canada, à l'époque du gouvernement conservateur, elle affirme maintenant que la loi lui interdit de divulguer des renseignements sur un fugitif.
Joint par La Presse, l'ambassadeur de Tunisie au Canada a préféré ne pas commenter lui non plus, même s'il précise que la récupération des fortunes détournées par les proches de l'ancien régime demeure « très importante pour nous ».
L'affaire risque de faire grand bruit en Tunisie, où le retour éventuel de Belhassen Trabelsi est un sujet récurrent dans l'actualité. En janvier dernier, l'ambassadrice du Canada avait déclaré sur les ondes de la radio locale Mosaïque FM que les recours de M. Trabelsi étaient pratiquement tous épuisés et que le Canada avait la ferme intention de le voir partir. « Le gouvernement est bien du côté de pouvoir l'expulser », avait-elle déclaré, ajoutant : « Ça peut prendre du temps, mais ça va être fait. »
CÉLÈBRE ET CORROMPU
Sous le régime du dictateur Zine el-Abidine Ben Ali, à qui sa soeur était mariée, Trabelsi avait amassé une fortune par toutes sortes de trafics.
« Belhassen Trabelsi est considéré comme le membre le plus célèbre et le plus corrompu de la famille. Il représente tout ce que les Tunisiens détestent chez les Trabelsi », écrivait en 2006 l'ambassadeur des États-Unis William Hudson, aujourd'hui à la retraite, dans un câble diplomatique dévoilé par WikiLeaks.
«Si la moitié des rumeurs qui circulent à son sujet sont vraies, on peut se demander où il trouve le temps d'être un monstre aussi vorace et sans coeur.»
Trabelsi s'est enfui avec sa femme et ses quatre enfants lorsque le régime de son beau-frère a été renversé par un soulèvement populaire, au moment du Printemps arabe, en 2011. Son jet privé s'est posé à Dorval le 20 janvier 2011. « On ne veut pas d'un individu comme lui au Canada », avait alors déclaré le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon.
Ottawa avait aussi agi pour bloquer ses avoirs. Dans son pays, un tribunal l'a condamné en son absence à 15 ans de prison.
Trabelsi et sa famille ont présenté une demande d'asile au Canada. Seuls sa femme et ses enfants ont été reconnus comme des réfugiés. Lui a été jugé inadmissible, car il existait de sérieuses raisons de croire qu'il avait commis des fraudes graves envers l'État tunisien sous la dictature. Il a contesté ce refus, et les procédures se sont poursuivies jusqu'à ce que, le 24 mai dernier, la Cour décide qu'il n'y avait pas de raison de surseoir davantage à son renvoi.
Mais entre-temps, il s'était évanoui dans la nature.
Le bureau du ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale n'a souhaité faire aucun commentaire » (les sous-titres sont du site)

Votre commentaire