Les milliards pour les uns et la... «Khobbiza» pour les autres

Les milliards pour les uns et la... «Khobbiza» pour les autres
 
 
Il est certain que l'intervention du cousin du jeune martyr Mabrouk Soltani sur Nessma Tv, hier, n'a laissé personne indifférent. Bien plus, cela nous a écœurés et profondément touchés, les simples citoyens que nous sommes malgré le confort dans lequel nous vivons par rapport à ces gens-là, vivant hors de l'espace et du temps.
 
Une réalité si cruelle et subtilement mise à nu par Nassim Soltani, le cousin du défunt berger, par ses expressions sincères et pleines de significations, qui a tout étalé sur ce que les citoyens de ces contrées oubliées endurent au quotidien.
 
Et pourtant nos «vaillants» politiciens et autres «représentants» du peuple continuent à jouer la «pièce théâtrale de la Révolution» où chacun cherche à se servir de ces slogans «révolutionnaires» pour ses propres intérêts et ses intérêts partisans.
 
En mémoire, ces appels et ces «luttes» infinies des élus de la Constituante à augmenter leurs salaires et autres primes, alors que le bon peuple ne dispose même pas du minimum vital.
 
Des régions sans infrastructures et sans communications routières, des zones privées d'eau potable dont les habitants ont recours à des eaux stagnantes extrêmement polluées, des enfants privés de scolarité, des familles vivant dans des taudis insalubres, ressemblant beaucoup plus à des étables qu'à des logis, et nous en passons...
 
Les vérités qu'a étalées Nassim Soltani ont, non seulement démontré toute l'étendue de la misère de ces pauvres citoyens, mais dénoncé l'indifférence et l'hypocrisie des responsables face à ces épineux problèmes et à ces graves situations, les uns et les autres promettant monts et merveilles à chaque passage dans ces contrées oubliées.
 
Et il n'échappe à personne que l'argent coule à flots chez nous, les aides et les dons des institutions et des pays européens et autres se comptent par dizaines et centaines de milliards de dinars : quel usage a été fait jusqu'à ce jour de ces sommes faramineuses ?
 
Pire encore, ces politiciens et leurs alliés des gros capitaux préfèrent investir dans des actions et des activités qui ne profitent à personne que d'aller chercher à développer une région et à y établir des projets bien plus profitables que ces mesquineries qui n'ont rien de prioritaire sauf à faire avaler la pilule aux citoyens, à calmer l'ardeur des jeunes dans ces confrontations utopiques et absorber toute l'énergie de ces masses déchaînées dans les stades plutôt que dans des actions profitables.
 
Il a toujours été convenu, parmi les gens les plus alertes et les plus conscients de la réalité, que cette soi-disant «révolution» n'a rien apporté au pauvre peuple ; pire encore, elle l'a plongé dans une misère sans précédent, alors que ces supposés responsables n'ont fait que se délecter du pouvoir et des avantages matériels et financiers qu'il leur offre.
 
Lorsque Nassim parle de cette situation où sa famille se trouve obligée de cuire cette herbe sauvage, la «khobbiza», pour vaincre la famine, c'est tout dire sur la véritable misère de cette communauté rurale, et que le jeune enfant Chokri Soltani se trouve obligé d'interrompre ses études pour aller faire paître le troupeau familial, c'est comme si on l'avait projeté de la lumière du savoir aux ténèbres insupportables de l'ignorance, d'une vie même morbide à une mort consciente... 
 
Toute la signification du patriotisme de ces jeunes de Slatnya, exprimé par Nassim, c'est leur prédisposition à défendre leur région, à se porter volontaire pour éradiquer ce terrorisme vil.
 
Nassim a exprimé par ce langage simple et sincère ce qu'aucun politicien n'a pu exprimer dans les interminables discours creux... 
 
Sports et festivités pour «khobbiza», autant consacrer une part des recettes sportives et autres manifestations festives à un fonds de développement pour ces régions. Les solutions existent indiscutablement, mais c'est la volonté politique qui fait terriblement défaut...
J.B.A.
 
 
 
 

Votre commentaire