Les reproches faits à B.Bsaies, M.Belkadhi et E.Gharbi

Les reproches faits à B.Bsaies, M.Belkadhi et E.Gharbi

 

Les trois occupent la même plage horaire, en prime time, dans les chaînes les plus suivies, la Nationale 1, Nessma TV et Al Hiwar Ettounsi. Ils constituent les piliers de ces émissions, un mélange de politique et d’actualités. Ils choisissent les sujets à traiter et  les invités, définissent le rythme à adopter et sélectionnent  les reportages et les VTR à faire passer. Tout cela en collaboration avec leurs équipes et le producteur de l’émission, bien sûr.

Ils  sont en train de réussir et chacun d’eux doit constamment concevoir de nouveaux concepts et de nouvelles idées pour pouvoir diversifier ses interventions, ses répliques et ses réactions. Ces trois animateurs qui crèvent l’écran sont Borhène Bsaies, Mériem Belkadhi et Elyes Gharbi.

Leurs parcours  ne se ressemblent pas quoique les deux derniers  aient eu des expériences dans des chaînes radio et ont fait un passage à Nessma TV. Ils sont bien rôdés pour réussir. Par contre Borhene Bsaies, longtemps qualifié de porte-voix de l’ancien président Ben Ali et il ne s’en démord pas, est entré comme par effraction dans l’animation d’une émission politique d’importance pour  pallier le vide laissé par Mériem Belkadhi.  C’était pour lui un défi qu’il devait relever,  grâce à son savoir faire, sa culture politique et sa présence face à la caméra.

Les maîtres de ces « talk shows à la tunisienne », s’ils gagnent en notoriété et en expérience, s’arrachent l’audimat et les téléspectateurs, il leur arrive, parfois,  de pécher par un mauvais choix de sujets et d’invités qui ne sont pas des experts attitrés dans leur domaine. Ou encore de limiter la liste de leurs chroniqueurs et des spécialistes à des personnes avec qui ils ont des liens particuliers. Ou enfin de faire appel aux mêmes visages pour commenter, analyser et donner des avis sur tout ou rien, au point d’exaspérer le téléspectateur qui zappe pour éviter leurs galimatias.   Alors qu’ils doivent élargir la liste à d’autres spécialistes qui pourraient enrichir le débat.

Sur un autre plan,  interviewer une personnalité politique ou un ministre pour parler de ses projets et ses programmes, nécessite la participation d’un spécialiste aux côtés de l’animateur pour  ne pas  tomber dans le monologue et la redondance.

Ces trois émissions, « corrélés à l’excitation politique »  sont appelées à évoluer vers de grands débats, plus utiles, et plus variés, à coller à la réalité sans tomber dans le populisme que certains cherchent à leur imprimer. Car,  plus on laisse libre cours à des invités ordinaires, venus raconter leurs difficultés et leurs  problèmes, plus on risque de les voir verser leur colère, à tort ou à raison, contre les  symboles de l’Etat, les  représentants de l’autorité et à formuler  des discours inappropriés qui traduisent une exaspération mal contenue.

Brahim OUESLATI

 

 

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