L'Union Africaine offre l'immunité à ses Chefs d’Etat, un privilège de trop !

 L'Union Africaine offre l'immunité à ses Chefs d’Etat, un privilège de trop !

 

Malabo aura été un Sommet de bien pour les Chefs d’Etat africains qui se sont unanimement offert l’immunité.Profitant du dernier Sommet de l’Union Africaine en Guinée Equatoriale, les Chefs d’Etat du continent ont voté l’octroi de l’immunité devant la Cour Africaine de Justice en gestation, pour les crimes de guerre commis, de génocide et crime contre l’humanité.

Cette exception concerne les hauts représentants de l’Etat, un terme, assez vague, donnant libre voie à plusieurs personnalité africaines de bénéficier de cette loi.
 
Quelle relation entretiendra cette chambre avec la Cour Pénale Internationale (C.P.I) ? Les bénéficiaires de ce statut seront-ils exemptés des poursuites de la C.P.I ?  Ces interrogations demeurent lettre morte, puisque aucun texte n’y fait référence. Amnesty International estime qu’indépendamment de la décision de l’Union Africaine, la Cour Pénale Internationale  enquêtera sur les crimes qui sont reprochés aux Chefs d’Etat africains.

Les Organisations militant pour le Droit de l’Homme ne sont pas restées bras croisés, qualifiant cette décision d’arriération. A leurs yeux, cette démarche "constituerait un grave revers pour les efforts visant à obtenir justice pour les crimes graves commis sur le continent ", ont déclaré des organisations de la société civile de 19 pays africains ainsi que des organisations internationales présentes en Afrique, dans une lettre adressée aux gouvernements africains.

" Alors que le continent africain lutte pour faire en sorte que les auteurs de violations graves des droits humains soient tenus de rendre des comptes, il est impossible, il est impossible de justifier cette décision, qui sape l'intégrité de la Cour africaine de justice et des droits de l'homme avant même qu'elle soit opérationnelle", a  déclaré Netsanet Belay, directe de la recherche et du plaidoyer pour l’Afrique d’Amnesty International.

Une chose est bien et vraie de critiquer la C.P.I pour son activisme en Afrique, mais une chose est aussi vraie de ne pas faire le lit aux pires dictateurs en leur octroyant une immunité.

Fleury-Venance Agou