L'UOIF classée organisation terroriste par les Emirats: Entre colère et stupeur !

L’Union des organisations islamiques de France, réputée proche des Frères musulmans, a exprimé mardi sa "stupeur" et sa "colère" après avoir été classée "organisation terroriste" par les Émirats arabes unis samedi dernier.

Une liste officielle rendue publique samedi 15 novembre par les Émirats arabes unis - pays par ailleurs membre de la coalition internationale anti-jihadiste - classe l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) comme "organisation terroriste". L’UOIF, une des principales associations représentant les musulmans français, apparaît aux côtés de 81 autres groupes ou organisations, dont Al-Qaïda, l’organisation de l’État islamique (EI), les Shebab somaliens ou encore Boko Haram.

L’organisation française a réagi, mardi 18 novembre, sur son site Internet, expliquant avoir découvert l’initiative émiratie "avec stupeur et colère". "Cette qualification, aussi insultante que ridicule, porte atteinte non seulement aux musulmans de France et à leurs institutions représentatives mais aussi à notre pays et à son image dans le monde", estime l'UOIF, qui "étudie toutes les voies et se réserve le droit d'agir afin d'obtenir réparation".

"Discréditer politiquement" les représentations des Frères musulmans

L’UOIF affirme que "plusieurs autres organisations musulmanes occidentales" sont "injustement listées" par les Émirats : le Conseil des relations américano-islamiques (Cair), l'ONG internationale Islamic Relief ou encore la Fédération des organisations islamiques en Europe (FOIE).

Pour Romain Caillet, chercheur et consultant sur les questions islamistes, c’est la supposée proximité des ces organisations avec le mouvement des Frères musulmans qui expliquerait la manœuvre. "Les Émirats sont les plus engagés au Moyen-Orient contre les Frères musulmans qu’ils veulent éliminer politiquement." "Cela passe aussi par discréditer leurs représentations à l’étranger", ajoute-t-il en reconnaissant qu’ils ont toutefois "tapé large" cette fois-ci.

Les Frères musulmans ont eu le vent en poupe dans le sillage des révolutions arabes. En Égypte, le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, avait été élu président après un scrutin démocratique, puis renversé par un coup d'État militaire salué par les Émirats. "S’ils épousent l’islam puritain prôné par les Frères musulmans, les dirigeants émiratis honnissent et craignent leur activisme politique, une pratique qui est d’ailleurs tout simplement bannie dans ces monarchies et qu’ils perçoivent comme une menace pour leur pouvoir", expliquait le politologue Karim Sader à France 24.

L’UOIF condamne l’organisation de l’État islamique

Revendiquant 250 associations membres dont des gestionnaires de mosquées, l’UOIF est l'une des principales organisations structurant le paysage musulman français avec la Grande mosquée de Paris (liée à l'Algérie), le Rassemblement des musulmans de France (RMF) et l'Union des musulmans de France (UMF), de sensibilité marocaine, ou encore le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF). (France24 et AFP)

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