Marzouki ou l’oiseau de mauvais augure

Marzouki ou l’oiseau de mauvais augure

 

Il suffit à Moncef Marzouki l’ancien président provisoire d’ouvrir la bouche pour dire des énormités. Il confirme qu'il est un mauvais perdant qui continue à ruminer sa haine et sa rancœur contre ceux qui lui ont « usurpé son fauteuil ». C’est ainsi qu’il perçoit non seulement le président élu mais aussi la nouvelle majorité gouvernementale où pourtant il ne pouvait espérer assumer le moindre rôle.

Sur France 24 dont il était récemment l’invité à l’occasion de l’anniversaire de la chaîne où il est un "orateur permanent" il n’a pas dérogé à la règle qu’il s’est lui-même fixée. Il a tout fait pour ridiculiser la majorité gouvernementale qui bénéficie pourtant de la légitimité électorale.

Pour lui, ce gouvernement sera « balayé » aux prochaines élections sauf s’il « trafique » ce scrutin, car il a perdu son assise populaire. C’est à n’en point douter insulter l’avenir. Sans parler du premier parti de la majorité dont il se moque et se gausse allègrement. Il va encore plus loin en essayant de railler une ministre en fonction parce qu’elle n’arrivait pas selon ses dires à déchiffrer un texte en arabe.

Mais si on peut mettre cela sur le dos d’un mauvais ressentiment et d’une fausse querelle qu’il mène contre le gouvernement et la majorité en place qu’il considère comme des adversaires politiques, comment justifier des déclarations hautement plus graves. Selon lui « l’explosion sociale » ne va pas manquer de survenir en raison des difficultés que traverse le pays et va balayer tout sur son passage. Il s’attendait certainement à une escalade entre le gouvernement et l’UGTT qui se transformerait en affrontement. Il ne doit pas être heureux pour le dénouement de la crise.

Il joue les Cassandre et les oiseaux de mauvais augure parce que son pays est dans une mauvaise passe dont il est d’une certaine manière responsable car il a été au pouvoir pendant trois ans alors que le président et la majorité actuels ne clôtureront deux ans que dans quelques semaines.

Ces déclarations sont dans tous les cas indignes d’un ancien chef de l’Etat même s’il a été placé à ce poste par un accident de l’histoire et par la volonté d’un parti, Ennahdha, qui doit le regretter amèrement. Parlant en dehors de son pays à un auditoire en majorité étranger, un homme de sa stature doit mesurer les paroles qui sortent de sa bouche. Il doit ne rien dire qui puisse desservir le peuple dont il a assumé la plus haute fonction. Surtout quand son pays fait face aux difficultés et à l’adversité. Il ne doit en aucune façon prendre plaisir aux difficultés somme toutes conjoncturelles de la nation dont il a été le chef.

On attend de lui d’être un ambassadeur hors classe de son pays défendant sa cause et essayant de lui être utile par tous les moyens y compris par le silence qui est parfois grand. Moncef Marzouki ne fait que se discréditer chaque jour davantage. Car s’il a des adversaires politiques, il se trompe en faisant du peuple tunisien ou de la Tunisie son ennemi irréductible. Les Tunisiens ne l’oublieront pas.

S’il estime avoir encore un avenir dans son pays, ce que peu de gens croient tant sa présidence a été préjudiciable au pays, il doit changer de manière de traiter les Tunisiens et la Tunisie. On sent chez lui une haine incommensurable pour celle-ci et ceux-là. Son attitude hautaine, sa condescendance, son arrogance ne sont pas tolérables. Il vaut mieux pour lui qu’il se taise que de dire des énormités.

Raouf Ben Rejeb

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